Hier soir, grand Barnum médiatique sur toutes les chaînes de télé : Margaret Thatcher est morte. Tous les chefs d'états y sont allés de leurs hommages : de la reine Elisabeth, qui a fait part de sa "tristesse" alors qu'elle s'était résolue à contrecœur sous la pression de son peuple, à montrer une feinte compassion lors du décès de la princesse Diana, à Mikhaïl Gorbatchov ("une grande personnalité politique"), "une grande femme d'état" (José Manuel Barroso), "un leader extraordinaire" (Angela Merkel)... et, le plus inattendu, notre propre président "socialiste" François Hollande, qui a salué "la relation franche et loyale de M. Thatcher avec la France". On aura tout vu et entendu !!!
C'est un peu vite oublier les années sombres qu'a vécues l'Angleterre pendant son "règne de fer", de 20 ans (1970 à 1990) : désindustrialisation forcenée du pays (fermeture des mines, construction automobile, etc.), désengagement de l'Etat des programmes sociaux, entraînant un appauvrissement spectaculaire de la population (augmentation du taux de pauvreté de 8 % en 1979 à 22 % en 1990 !!!), creusement des inégalités de revenus, etc. Sans le moindre état d'âme, elle laissa mourir, après une épouvantable grève de la faim de 53 jours dix prisonniers politiques de l'Ira. Sans oublier la stupide et meurtrière guerre des Malouines qui, en quelques mois seulement (avril à juin 1982) fit près de 1000 morts pour un enjeu dérisoire.
Les économistes de droite saluent en elle le sauveteur de l'économie anglaise, ceux de gauche la rendent responsable de la dérive financière qu'elle a engagée et qui est en passe de ruiner l'économie.
Personnellement, je ne la pleurerai pas, pensant plutôt à toutes les victimes qu'a laissé derrière elle sa politique ultra-libérale : chômeurs, familles détruites, personnes désespérées, suicides, etc. et je vous invite plutôt d'écouter "Miss Maggie" la chanson décapante que lui avait dédiée le chanteur Renaud.
Analyse lucide, je pense surtout aux "victimes" (Geneviève AK)
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