"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

lundi 12 juillet 2021

POURQUOI ECRIT-ON ?



Illustration provenant du blog d'Annik Mahaïm, écrivaine

"Un écrivain ne doit pas chercher à comprendre pourquoi il écrit, comme s'il cherchait des excuses pour se faire pardonner les audaces de sa vision du monde. T'es-tu par exemple demandé pourquoi tu marches ? Et lorsque tu marches, contrôles-tu tes pas ? L'écriture est une marche, sauf qu'on a une multitude de jambes, et on ne sait jamais à quelle destination on arrivera [...]" 

Alain MABANCKOU - Le monde est un langage. Grasset, 2016. 

Depuis quelque temps, je me suis remis à écrire un ouvrage commencé dans les année 70 (voir mon post précédent). Je viens de retrouver des notes de cette époque, des passages entiers. Je voudrais les intégrer dans mon livre actuel mais je suis un peu désemparé car, même si c'est moi, si c'est mon style, j'ai du mal à m'y retrouver...  Voilà pourquoi je trouve que cette citation, retrouvée dans mon Carnet noir, tombe à pic. C'est un conseil d'un écrivain à un autre écrivain que je vais faire mien : "Un écrivain ne doit pas chercher à comprendre pourquoi il écrit." Merci, M. Mabanckou !   

vendredi 9 juillet 2021

"DOES THE WALKER CHOOSE THE PATH?..."



Extrait du carnet noir n°1 - Février 2016

Je viens de terminer la lecture en anglais de Clariel, le dernier volume de la "trilogie" (qui n'en est pas une) The old kingdom (L'ancien royaume) de Garth Nix. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est une série de livres de fantasy qui se passe dans un pays parallèle au nôtre mais soumis à la magie. En réalité, Clariel (du nom de l'une des héroïnes) est un "prequel", c'est-à-dire un roman qui se passe avant le début de la trilogie et en donne les clés. C'est une technique très anglo-saxonne et qui n'a pas (ou peu) son équivalent chez nous. A cette série, il faut ajouter un recueil de nouvelles, en particulier "To hold the bridge" (Tenir le pont) et "The story of Nicholas Sayre". En réalité, chronologiquement, Clariel se place entre Sabriel et Lirael... et l'histoire continue puisqu'il dit, sur son blog, qu'il doit écrire une suite à Nicholas Sayre. 
A la fin de Clariel, l'héroïne se pose la question : 

"Does the walker choose the path, or the path the walker ?"

Qui se traduit ainsi :

"Est-ce le marcheur qui choisit le chemin, ou le chemin [qui choisit] le marcheur ?"

C'est un peu la démarche que j'ai adoptée pour mon roman sur les Shemsou Hor (Les serviteurs d'Horus), inspiré il y a de nombreuses années par un rêve relatif à l'Atlantide - et à la rédaction duquel je me suis remis après une longue interruption.      

GABRIEL FAURÉ - APRÈS UN RÊVE op7. (cello / piano) PAR GAUTIER CAPUCON


LE BUT D'UNE VIE...



Concarneau - plage des sables blancs - Photo Roland Comte

"Le but d'une vie est de se rappeler qui on est." 

Bernard WERBER (France Inter 10/8/2015)

dimanche 4 juillet 2021

PATRICK MODIANO - La mémoire




"Une grande partie de l'œuvre de Patrick Modiano est hantée par la Seconde Guerre mondiale. Il éprouve l'étrange impression d'avoir vécu cette période, alors qu'il est né en 1945. Son obsession des faits, des noms, des lieux, ou même des horaires des trains, offre le goût d'une autobiographie anticipée, peut-être même pourrait-on aller jusqu'à parler de mémoire d'outre-naissance. Dans Livret de famille, il y a surtout cette phrase (...), une phrase qui me touche particulièrement tant elle fait écho à des étrangetés que je peux ressentir et qui confèrent au souvenir une folie qui nous échappe : "Je n'avais que vingt ans, mais ma mémoire précédait ma naissance."

David FOENKINOS. In : "Les souvenirs", Gallimard, 2011 (pp. 23-24) * 



J'aurais pu écrire la même chose tant j'ai l'impression, moi qui suis né en 1948 (et non en 1945), d'avoir vécu moi aussi cette période de guerre. J'en veux pour preuve mes nombreux rêves où je suis soldat ou résistant, où je fuis l'ennemi... 

Ce texte me rappelle aussi une chanson de Romain Didier, un chanteur rare et sensible dont les textes évoquent beaucoup de choses pour moi. Il y a de lui une chanson "L'aéroport de Fiumicino" (qui est l'aéroport de Rome). J'y suis allé une fois, non en tant que passager mais pour accueillir mes amies d'Annecy Irène, Noëlle et ma filleule Carla, qui arrivaient de Genève pour le baptême de Carla. A l'époque, l'aérogare était assez vieillotte. Peut-être a-t-elle refaite depuis. Dans la chanson de Romain Didier, il se réveille après un vol assez long, victime sans doute du décalage horaire (ça, je connais, je l'ai vécu à mon retour des USA en 2016). Complètement désorienté, il assiste à une reconstitution d'une course de char à l'époque romaine et il raconte une histoire de décalage temporel assez troublante, où son cerveau n'arrive pas à savoir s'il se trouve à notre époque ou sous la Rome impériale. C'est un sentiment que j'ai vécu moi-même à plusieurs reprises.

 

Il y a une autre chanson très étrange du même chanteur qui fait référence à la mémoire, ou plutôt à la perte de celle-ci. Elle s'appelle "Amnésie" :
      

* Dont a été tiré une jolie comédie par Jean-Paul Rouve, avec Annie Cordy "Les souvenirs" (2014)

LIRE UN LIVRE...


"On ne lit jamais un livre, on se lit à travers un livre."

Romain Rolland, cité par Jean-Claude Ameisen dans son émission "Sur les épaules de Darwin" (France Inter 13.2.2015)