"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

vendredi 17 avril 2020

CHRISTOPHE ET "LES MOTS BLEUS"



Hommage à Christophe, l’inoubliable interprète d’Aline, Les marionnettes et Les Mots bleus. Le chanteur est mort à 74 ans, le 16 avril 2020. 

Son premier tube, Aline, en 1965, avait été suivi d'autres, dans les années 70 avec ses albums, Les Paradis perdus et Les Mots bleus. Son dernier disque, Les Vestiges du chaos, était sorti en 2016.

Comme Michel Berger, France Gall, Julien Clerc et Alain Bashung, Christophe était né en 1947 et m’avait accompagné de ses Mots bleus pendant mes années d'université. Je n’ai appris que tout récemment que les paroles en avaient écrites par Jean-Michel Jarre, que je connaissais surtout en tant que compositeur. A son sujet, j'ai une anecdote à vous raconter. J'ai découvert Oxygène alors que je venais d'arriver à la Grande Canarie, à la rentrée 1978. J'avais trouvé un appartement sur La Isleta, au nord de Las Palmas et j'entendis pour la 1ère fois cette musique venant d'un bar situé au pied de mon immeuble. Je n'y résistais pas et j'allais demander quelle était cette musique. Les locaux, goguenards, m'apprirent en riant qu'il s'agissait d'Oxygène, l'album d'un musicien français du nom de Jean-Michel Jarre. Autant vous dire que je me suis empressé de me procurer l'enregistrement que j'ai ensuite écouté en boucle  pendant plusieurs mois. 

Les mots bleus  

Il est six heures au clocher de l'église
Dans le square les fleurs poétisent
Une fille va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l'attends
Elle me sourit
Il faudrait que je lui parle
A tout prix
***
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m'élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l'instant fragile
D'une rencontre
D'une rencontre
***
Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je l'appellerai sans la nommer
***
Je suis peut-être démodé
Le vent d'hiver souffle en avril
J'aime le silence immobile
D'une rencontre
D'une rencontre
***
Il n'y a plus d'horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couchés
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je la vois
Qui me sourit
Il faudra bien qu'elle comprenne
A tout prix
***
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Toutes les excuses que l'on donne
Sont comme les baisers que l'on vole
Il reste une rancœur subtile
Qui gâcherait l'instant fragile
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles
***
Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Une histoire d'amour sans paroles
N'a plus besoin du protocole
Et tous les longs discours futiles
Terniraient quelque peu le style
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles...

Je renonce ce soir à placer ici une vidéo d'enregistrement de Christophe. Elles sont toutes inaccessibles, sans doute en raison de droits d'auteur ou pour une raison inconnue de moi. 

J'avais redécouvert récemment toute la force de cette chanson en écoutant par hasard une réinterprétation tout à fait décoiffante des Mots bleus par Valentin Stuff. un jeune chanteur à la voix incroyablement grave qui participait à l'émission The Voice. 

 

jeudi 2 avril 2020

AND PEOPLE STAYED HOME/ET LES GENS RESTÈRENT CHEZ EUX par Kitty O'MEARA



Confinement au Vatican (image de Filippo Monteforte/AFP )

Catherine “Kitty” O’Meara's poem, 'And People Stayed Home'/ 'Et les gens restèrent chez eux'

J'ai reçu ce beau poème en prose d'une amie, R.A. Elle l'avait elle-même reçu avec une attribution erronée à un auteur irlandais Kathleen O'Meara qui l'aurait publié en 1869. Après quelques recherches, j'ai découvert que ce texte avait été écrit en mars 2020 par une enseignante à la retraite du nom de Catherine "Kitty" O'Meara, de Madison, dans le Wisconsin (USA). Lors d'une interview par une chaîne de télévision américaine, elle explique que, se sentant impuissante devant l'épidémie de coronavirus qui déferle, depuis février 2020, sur le monde, elle avait écrit ce texte comme u, message d'espoir à destination de ses amis.  
Lorsque je l'ai lu, j'ai immédiatement pensé à un superbe poème d'une autre américaine, Sara Teasdale "There will come soft rains" (Il viendra des pluies douces), cité par Ray Bradbury dans Chroniques martiennes.   

“And people stayed home
Et les gens restaient chez eux
and read books and listened
Ils lisaient des livres et écoutaient
and rested and exercised
Ils se reposaient et faisaient du sport
and made art and played
Ils faisaient de l’art et jouaient
and learned new ways of being
Ils apprenaient ne Nouvelles façons de vivre
and stopped
Ils s’arrêtaient
and listened deeper
et écoutaient davantage
someone meditated
Quelques-uns méditaient
someone prayed
certains priaient
someone danced
D’autres dansaient
someone met their shadow
and people began to think differently
et les gens commencèrent à penser différemment
and people healed
et les gens guérissaient
and in the absence of people who lived in ignorant ways,
et en l’absence de ceux qui vivaient de manière ignorante
dangerous, meaningless and heartless,
dangereuse, de manière insensée et insensibles,
even the earth began to heal
même la Terre commença à guérir
and when the danger ended
et quand le danger fut définitivement écarté
and people found each other
et que les gens se retrouvèrent
grieved for the dead people
qu’ils eurent pleuré leurs morts
and they made new choices
et fait de nouveaux choix
and dreamed of new visions
rêvé de Nouvelles visions
and created new ways of life
créé d’autres manières de vivre
and healed the earth completely
que la Terre eut guéri entièrement
just as they were healed themselves“ 
juste comme ils eurent guéri eux-mêmes.

[La traduction est de moi]