"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

mardi 23 août 2022

UN AN DEJA !




Maman et Arthur


Un an que Maman nous a quittés. Je n'oublierai jamais ce coup de fil de l'hôpital à 6 H du matin pour m'annoncer son décès une heure plus tôt. Je l'avais fait hospitaliser la nuit précédente par les pompiers qui l'avaient conduite aux urgences. A 10 h le vendredi matin, elle avait été transférée en cardiologie, un service qu'elle connaissait bien et où elle avait toujours été bien soignée. Je suis allé lui rendre visite après m'être fait tester pour le COVID. Elle était bien, souriante, bien que très fatiguée. Je lui avais apporté son nécessaire de toilette, ses audiprothèses, quelques vêtements, pensant qu'encore une fois, elle s'en sortirait. Mais son coeur s'est arrêté dans la nuit de samedi. Je ne peux pas dire que j'ai été surpris. Ce fut une libération pour elle et pour moi qui étais allé au bout de mes ressources. On aimerait garder ceux que l'on a aimés, ceux qui nous ont aimés, ceux qui nous ont aidés à grandir et ont toujours été à nos côtés, dans la joie comme dans la peine... Mais la roue tourne, inexorablement.      

vendredi 5 août 2022

MICHEL BERGER : LE PARADIS BLANC

J’ai déjà publié un post sur ce sujet à plusieurs reprises mais la vidéo avait été retirée par YouTube, comme souvent pour des raisons de droits d’auteur. Ce qui m’a fait penser à relancer cet article sur Michel Berger, c’est une émission que j’ai vu le 3 août 2022 à l’occasion des 30 ans de sa mort, suite à une crise cardiaque dans sa propriété de Ramatuelle, à l’âge de 44 ans.

Michel Berger a toujours été l’un de mes compositeurs préférés. J’aime tout particulièrement l’une de ses chansons, Le paradis blanc, composée en 1990, seulement deux ans avant sa mort, comme une sorte de testament prémonitoire. Cette musique et ces paroles correspondent à mon univers et à beaucoup de ce en quoi je crois et j'aspire.

Le paradis blanc

 Il y a tant de vagues et de fumée

Qu'on n'arrive plus à distinguer

Le blanc du noir

Et l'énergie du désespoir

Le téléphone pourra sonner

Il n'y aura plus d'abonné

Et plus d'idée

Que le silence pour respirer

Recommencer là où le monde a commencé

Je m'en irai dormir dans le paradis blanc

Où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps

Tout seul avec le vent

Comme dans mes rêves d'enfant

Je m'en irai courir dans le paradis blanc

Loin des regards de haine

Et des combats de sang

Retrouver les baleines

Parler aux poissons d'argent

Comme, comme, comme avant

Y a tant de vagues, et tant d'idées

Qu'on n'arrive plus à décider

Le faux du vrai

Et qui aimer ou condamner

Le jour où j'aurai tout donné

Que mes claviers seront usés

D'avoir osé

Toujours vouloir tout essayer

Et recommencer là où le monde a commencé

Je m'en irai dormir dans le paradis blanc

Où les manchots s'amusent dès le soleil levant

Et jouent en nous montrant

Ce que c'est d'être vivant

Je m'en irai dormir dans le paradis blanc

Où l'air reste si pur

Qu'on se baigne dedans

A jouer avec le vent

Comme dans mes rêves d'enfant

Comme, comme, comme avant

Parler aux poissons

Et jouer avec le vent

Comme dans mes rêves d'enfant

Comme avant…

mardi 2 août 2022

LE BAL DES LAZE par Michel POLNAREFF (Chanson française-1968)

Mon frère Yvon adorait (et adore toujours) cette chanson. Tout récemment, je l'ai trouvée sur Youtube illustrée d'une vidéo d'un bal sans doute tirée d'un film que je n'ai pas identifié. Les paroles de cette chanson, l'une des plus réussies du chanteur, ont été co-écrites par Polnareff et Pierre Delanoë mais la mélodie, appuyée par une musique d'orgue, est de Polnareff. Voici ce qu'en dit Bertrand Dicale, l'un des meilleurs spécialistes de la musique de variété française : « La mélodie au pas ample et élégant, le dialogue de l'orgue classique et de la basse électrique, l'ambiance du texte — mi-Lawrence, mi-Brontë —, tout est magnifique et révolutionnaire ». 

Le bal des Laze (par Michel Polnareff)


 Je serai pendu demain matin

Ma vie n'était pas faite

Pour les châteaux.

Tout est arrivé ce soir de juin

On donnait une fête

Dans le château.

 

Dans le château de Laze

Le plus grand bal de Londres

Lord et Lady de Laze

Recevaient le grand monde

Diamants, rubis, topazes

Et blanches robes longues

Caché dans le jardin

Moi je serrais les poings

Je regardais danser

Jane et son fiancé.

 

Je serai pendu demain au jour

Dommage pour la fille

De ce château.

Car je crois qu'elle aimait bien l'amour

Que l'on faisait tranquille

Loin du château.

 

Dans le château de Laze

Pour les vingt ans de Jane

Lord et Lady de Laze

Avaient reçu la Reine

Moi le fou que l'on toise

Moi je crevais de haine

Caché dans le jardin

Moi je serrais les poings

Je regardais danser

Jane et son fiancé.

 

Je serai pendu demain matin

Ça fera quatre lignes

Dans les journaux.

Je ne suis qu'un vulgaire assassin

Un vagabond indigne

De ce château.

 

Dans le château de Laze

Peut-être bien que Jane

A l'heure où l'on m'écrase

Aura un peu de peine

Mais ma dernière phrase

Sera pour qu'on me plaigne

Puisqu'on va lui donner

Un autre fiancé

Et que je n' pourrai pas

Supprimer celui-là

(Paroles de Michel Polnareff et Pierre Delanoë, musique de Michel Polnareff)

Le Bal des Laze est le deuxième album de Michel Polnareff, sorti en 1968. La chanson « Le bal des Laze » figure en 10e position sur l’album bien qu’elle lui donne son titre. Le parolier Pierre Delanoë signe là l'un de ses textes les plus poétiques mais aussi les plus sombres. La chanson est l'équivalent d'une confession, d'une autobiographie présentée à la première personne : un roturier amoureux de Jane de Laze, une aristocrate anglaise avec laquelle il a eu une liaison secrète, assiste, caché dans le jardin du château des Laze, au bal donné en l’honneur des fiançailles de Jane et du prétendant que lui ont choisi ses parents. Après avoir tué le fiancé, le narrateur est condamné à mort. À la veille de son châtiment, il se désole de n’avoir pu tuer le nouveau fiancé de Jane.

La chanson n’a pas eu un succès immédiat car son thème, la mort d’un criminel qui ne se repent pas, a empêché les radios de l’époque de la diffuser. Ils lui ont préféré une autre chanson du même album, une pitrerie sans queue ni tête, « Y’a qu’un ch’veu » qui est devenue, par la grâce des discothèques, le tube de l’été 1968, au grand dam de Polnareff, qui croyait dur comme fer au succès (mérité) du Bal des Laze.