Photo Roland Comte retravaillée par mon frère Yvon
Je savais que la mer était assez profonde pour nous
engloutir tous. Elle l’avait déjà fait. Elle le referait. C’était inéluctable.
Cette certitude était inscrite au plus profond de moi, aussi
profondément que la mer était profonde. Je le savais. Rien ni personne ne
pourrait jamais me persuader du contraire. Car je l’avais vécu. J’avais vu la
mer monter à l’assaut des murailles imprenables, envahir les rues, détruire les
maisons, les temples et les palais. J’avais déjà vu s’effondrer les merveilles bâties par des hommes qui se croyaient invincibles. Mais personne n’est invincible face aux forces de l’Univers. Elles sont bien plus puissantes que nous ne le serons jamais. Rien ne peut s’opposer à leur toute puissance.
On ne pouvait que fuir. Mais fuir pour aller où ? Bien peu s'étaient sauvés. Beaucoup s’étaient retrouvés
pris au piège sans espoir, acculés par les flots déchaînés. Il n’y avait rien eu à faire. Sinon
prier les dieux pour qu’ils vous reçoivent avec mansuétude et se laisser couler
dans l’infini glacé.
(Texte inédit de Roland Comte écrit à Aubenas le 18/08/2012)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Nous vous remercions de vos commentaires mais nous vous indiquons que, sur ce blog les commentaires reçus sont automatiquement modérés et que seront systématiquement supprimés tous propos de caractère injurieux, violent, raciste, à caractère sexuel ou attentatoire aux bonnes moeurs. Merci de votre compréhension.