"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

lundi 27 février 2023

Djelem Djelem - Barcelona Gipsy Klezmer Orchestra


Le groupe BGKO (Barcelona Gipsy Balkan Orchestra) est composé de :

Mattia Schirosa (accordion,ltaly)

Robindro Nikolic (Clarinet - Serbia/India)

Sandra Sangiao (voice, Spain)

lvan Kovačević (double bass, Serbia)

Stelios Togias (percussion,Greece)

Julien Chanal (guitar, France)

In this video, the group counted on Vroni Schnattinger's violin collaboration.

𝗩𝗶𝗱𝗲𝗼 réalisée par: Andrea Spalletti & Fabio Alvino

𝗙𝗶𝗹mé à l’ Ateneu Popular de 9 Barris in Barcelona.


samedi 25 février 2023

Léo FERRE - Alors vint le printemps

Merci à Fab Delavega pour cette vidéo (Youtube)

Léo Ferré – Alors vint le printemps (Paroles et musique de Léo Ferré)

Ecoutez, Monsieur le poète,

Mais vous semblez venir d’ailleurs

Je viens d’ailleurs

Ah !

Eh bien, avant d’y retourner, allez donc parler

A ceux qui qui se lèvent

Car moi, maintenant, je ne vivrai que la nuit

A ce soir !

Je voudrais que tout s’arrêtât, que tout s’arrêtât là du temps qu’on est des hommes

Je voudrais que cette vie s’en aille comme la mer, là-bas, s’en va

Sur les épaules dénudées de ces rochers en robe de soirée

Rien qu’un moment, rien qu’un temps

Juste le temps de leur laver le sel

Et de leur prendre ces néons sur la place, très haut,

Ces néons de notre vie mécanique

A dix mille pour cent

Et à tout ce que tu peux inventer pour leur faire la main

Et leur couper les plombs

Et les mettre dans l’ombre de notre amour en cas de besoin

 

Je voudrais être l’évangile de la nuit et de l’ennui

En ces temps de pershings[1] ( ?) de Moscou

En ces temps des signaux je n’ai qu’à vous faire signe

Et vous n’en saurez rien car vous mourez des signes

En ces temps de mathématiques supérieures

Vous n’avez plus la mer

Vous n’avez plus les grands oiseaux

Vous n’avez plus les bonnes tempêtes

Qui mettaient de la musique dans les cheminées

Vous n’avez plus vos beaux amants

Qui inscrivaient l’amour dans les cris de la nuit

 

En ces temps de catalepsie

Vous n’avez plus cette parole

Qui vous est dictée du fond des esclavages

Des rotatives

Des antennes

Des haut-fourneaux

Des records

Quels qu’ils soient

Et vint un mec d’outre-saison

D’outre là-bas

Et de la nuit des temps

En des versets de vinaigre et d’épines et de raisons glacées

Il vous dit que les temps étaient venus

D’une mise en question de vos morales essoufflées

Il vous dit que ce temps dont on a tant parlé

Que cet enfer que vous portiez en vous

Comme un nœud de vipères

N’était qu’un paradis honteux et qu’un enfer policier 

 

Il vous dit que les morales

Ne s’habilleraient plus en confection

Mais selon des schémas de fantaisie et de libre-service

Il vous dit que l’amour n’était plus à réinventer mais à faire

Que l’argent n’était plus à gagner mais à prendre

Que la maladie n’était plus à dorloter mais à surprendre

Dans ses moindres détails

Il vous dit que les chemins de glace valent parfois

Les routes fleuries des printemps dirigés

Chaque fin de semaine

Chaque jour férié

Chaque minute déclarée sur la feuille des loisirs

Chaque seconde retirée à votre entendement

En ces temps de pershings (?) de Moscou

 

En ces temps de la réalité objective et misérable

En ces temps du dépit inscrit dans les magazines

Dans les yeux

Dans les partis-pris

Dans les oracles de radio

Et vint un mec

En cotte bleue qui portait avec lui

Les miracles du boulon, de la bielle, des freins à disque

Lisant la bible du chagrin, il en avait noté

L’inexprimé

Le non-dit

L'informulé

Les cheveux de l’horreur

Quand souffle le vent des complaisances

Les sourires du mouton sous la couverture fidèle

Les parlers gutturaux des premiers hommes titubant

Les larmes du bois dans les plaines de Beauce

L'orgueil du sang qui se verglace

Dans les rigoles de la Villette qui se souviennent

Et qui s’inventent des artères

En ces temps des pershings dans la province de Moscou

Les chevaux ne mangeaient plus d’avoine

Pas de sac à leur gueule d’acier

Aucun piaffement

Simplement le roulis d’une amicale suspension

Et qui ronronnait à l’arrêt du relais

" Et foutez m’en vingt litres, monsieur l’aubergiste"

Les chevaux parlaient mal

Ils ne hennissaient plus

Et vint un mec en simili

Pour leur mettre des couvertures anti-gel

Car il gelait très dur

En ces temps de pershings dans la province de Moscou

C'était l’hiver des grands hivers

Et du nord des neurones

"A long time ago"

Comme aurait dit Homère avec l’accent ricain...

 

Et vint un mec d’outre là-bas

D'outre saison

Et de la nuit des temps

Qui te tendit les bras (…)

[Le texte complet est ICI]



[1] Léo Ferré vécut au 28 Bd. Pershing (Paris) de 1951 à 1973.  

Hommage de Golshifteh Farahani au peuple iranien (Cérémonie des César 2023)

Intervention de l'actrice iranienne Golshifteh Farahani,en exil en France,  lors de la cérémonie des César 2023 retransmise en direct et en clair sur Canal+ le 24 février 2023.  

jeudi 9 février 2023

Benjamin BIOLAY - La dernière heure du dernier jour

Benjamin Biolay : La dernière heure du dernier jour (album Rose Kennedy - 2001)

 

C'est ma dernière chance

De tirer ma révérence

De dire à ceux qui restent

Surveillez vos faits et gestes

Le soleil se farde

Quelques cervidés lézardent

Je vois l'horizon qui glisse

Sans raison dans les hélices

Haut les cœurs

Oh jésus que ma joie demeure

Que l'inventeur des oiseaux

Fasse de moi un héros

Je veux que mon père

Je veux que l'ambassadeur soit fier

Submergé par la peine

Puis que la vie reprenne

La dernière heure du dernier jour

A la bonne heure

A nos amours

Faites qu'ils durent qu'ils durent toujours

J'ai plongé dans la nuit

Je n'ai même pas vu ma vie

Mais j'ai senti les récits

En définitif

J'ai vu la lumière

Je retourne à la poussière

Et j'entends le glas qui sonne

 

Là-bas à Boston

Haut les cœurs

Oh jésus que ma joie demeure

Un Pater et trois Ave

J'ai expié mes péchés

C'est ma dernière chance

De tirer ma révérence

Et sans même baisser les yeux

Dans mon Liberator* en feu

La dernière heure du dernier jour

A la bonne heure

A nos amours

* Bombardier de la 2nde guerre mondiale, plus connu sous le nom de B-24  

 

 

Le racisme est un instinct de mort selon Germaine Tillion | Archive INA

samedi 4 février 2023

OMBRE ET LUMIERE (EN LISANT YVES BONNEFOY)

J'ai consacré plusieurs posts à Yves Bonnefoy, en particulier à son merveilleux ouvrage "L'arrière-pays" que j'ai lu et relu plusieurs fois et qui ne me quitte jamais tout à fait. J'ai écrit ce texte en 2012, inspiré par une de ces lectures... 


Abbaye du Thoronet (photo Roland Comte)

Ombre et lumière

(En lisant Yves Bonnefoy)

Nous nous connaissons depuis toujours et nous nous connaissons à jamais.

Nous nous rencontrâmes à Ravenne, à contempler dans le silence les mosaïques de Sant’Apollinare, ou bien était-ce à Athènes… dans l’éblouissement blessé de la flamboyante acropole ou bien devant la Tour des Vents. Ou était-ce en Toscane, à l’ombre de la sombre Cortona ou au pied des falaises abruptes d’Orvieto...

Je ne m’en souviens pas. Mais je sais que nous nous sommes rencontrés dans ce pays des rêves où la lumière joue à cache-cache avec l’ombre et danse un ballet fabuleux.

Il y avait une place immense, démesurée, bordée de nobles bâtiments aux rigidités irréelles. Je pensais aux paysages fantastiques de Chirico ou de Delvaux, aux étranges trompe-l’œil de Piero[1]. Et des tours improbables griffant un ciel d’émeraude strié de langues de feu comme aux temps héroïques de San Gimignano ou sur les fresques de Giotto à Assise.

Nous étions seuls, toujours. Face à face, bien qu’éloignés par la surface de la place. Nos ombres démesurément étirées par la lumière flamboyante. Nous n’échangions pas un mot pour ne pas troubler l’éternité de ce silence. Un seul regard avait suffi pour que nous nous reconnaissions.    

L’eau coulait quelque part du griffon d’une fontaine envahie par la mousse. Ce simple murmure suffisait à rafraîchir l’espace écrasé de soleil et alléger le poids du ciel et du temps.

Une ombre bleue endormait les lointaines collines qui ont vu saint François imposer le bât au loup sauvage qui avait tué l’âne, son compagnon. A moins que ce ne fut Jean, penché sur l’écritoire de Patmos, transcrivant les scènes inouïes de son Apocalypse.

Pourquoi ces paysages ? Pourquoi ces lieux-là et pas d’autres ? Mes pas m’ont amené vers eux comme vos pas vous y ont amené. Ou ce sont eux qui sont venus à moi, je ne sais. Et nous nous sommes rencontrés, retrouvés. 

Nous nous sommes reconnus car nous aimons tous deux cette phrase de Rilke :

« Tout ange est terrible »

Ou cette autre de Valéry :

 « Ce toit tranquille où marchent des colombes,

Entre les pins palpite, entre les tombes;

Midi le juste y compose de feux

La mer, la mer, toujours recommencée! »

 Ou encore, poème primordial et génial, attribué à Dieu :

« Il y eut un jour, il y eut un matin : 1er jour »

 Nous nous croiserons à nouveau devant une marine de Turner, ou ailleurs, chi lo sa ? et peut-être qu’alors nos chemins se croiseront encore, toujours ici ou là, là où les ombres jouent avec la lumière. 

Encore un mot, que sans doute vous seul pourrez comprendre : ce fut à Tolède, à la Puerta del Sol, ébloui par les miroitements du Tage, que la lumière me transperça. Je passai alors de la lumière à l’ombre. A moins que ce ne fût de l’ombre à la lumière…

 

Aubenas, 4/3/2012 

[Extrait du recueil inédit Paroles du vent]

 

 

 

 



[1] Piero della Francesca.

vendredi 3 février 2023

WEBB FAMILY : JOHN WILLIAMS - SCHINDLER'S LIST

Extrait de la bande originale du film de Steven Spielberg : La liste de Schindler.
Au violon : Nancy Webb;  au piano : David Webb; 

 

LES MISERABLES : "DO YOU HEAR THE PEOPLE SING ?" (ENTENDEZ-VOUS LE PEUPLE CHANTER ?)

Extrait du film de Tom Hooper tiré de la comédie musicale française "Les Misérables" de Claude-Michel Schönberg. Je précise que tous les interprètes du film chantent sans aucun doublage. 
Pour plus de précisions voir l'article que j'ai consacré à ce film sur mon blog Cinérock07.
Voir aussi la magnifique interprétation de Empty chairs at empty tables par le jeune soprano Cormac Thompson. 

Bachianas Brasileiras No. 5 • Villa-Lobos • Barbara Hannigan