"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

lundi 27 juin 2016

LA REPUBLIQUE MATRAQUANT MARIANNE



Je viens d'entendre parler aux informations sur France 3 de cette polémique sur une fresque murale peinte sur un mur du quartier de la gare à par le "street-artiste" lyonnais Goin dans le cadre du Grenoble Street Art Fest organisé par la mairie de Grenoble.

Peinte en noir et blanc, dans l'esprit de ce que fait le génial artiste anglais Banksy dont les peintures murales mêlent toujours humour, dérision, et critique politique et sociale au vitriol, dont le message est toujours d'une redoutable efficacité.

La peinture réalisée par Goin représente Marianne, à terre, se protégeant  des coups de matraques que lui assènent deux policiers. Sur le bouclier de l'un d'eux, on déchiffre, à l'envers, les caractères 49.3. Sur la gauche de l'image (fait-il y voir un signe ?), on lit aussi le slogan "L'Etat matraquant la Liberté". 

Les syndicats de policiers, le ministre de l'intérieur, certains hommes ou femmes politiques de tous bords (en ces temps de confusion des valeurs, est-il encore nécessaire de préciser "de droite" ou "de gauche" ?), ont violemment protesté et demandé à ce que "cette fresque anti-police indigne soit immédiatement effacée". 

La municipalité, dirigée par Eric Piole, maire Europe Ecologie Les Verts, a rétorqué qu'il "s'agissait d'une oeuvre d'art et que l'art peut être subversif."

Je respecte la police quand elle fait son travail qui est de défendre les citoyens. Je la respecte nettement moins quand elle continue à matraquer un manifestant à terre, quand elle tire des grenades ou des flash-balls à tir tendu, quand elle rend un étudiant aveugle ou quand elle tue (mort de Rémi Fraisse à Sivens en 2014).

L'art, même s'il peut heurter la sensibilité, ne sera jamais responsable de la cécité d'un étudiant ou du meurtre d'un jeune.

Alors, je dis bravo à Goin et à ces artistes talentueux de rappeler à la bonne conscience soi-disant "républicaine" que le devoir de la police est certes de maintenir l'ordre mais qu'elle doit le le faire dans le respect du droit des citoyens.

Le mur doit être détruit. Je demande humblement au maire de Grenoble de sauvegarder cette fresque et de l'exposer ailleurs, pourquoi pas aux Musée des Beaux Arts de la ville dont les collections d'art contemporain sont déjà remarquables. Elle y serait parfaitement à sa place.

J'espère que cette fresque restera pour rappeler à tous, policiers et citoyens, que la liberté et la justice doivent primer sur toute autre raison et surtout sur celle de la raison d'Etat, n'en déplaise à MM. Valls, Cazeneuve ou Hollande.

Je viens d'apprendre qu'une pétition a été lancée pour le maintien de cette fresque murale. Je l'ai signée bien sûr et, si vous partagez mes idées, je vous invite à faire de même.

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