Hommage de l’ADMD à Benoîte
Groult
« La militante du droit de
mourir dans la dignité, Benoîte Groult, est morte…
Avec la mort de Benoîte Groult,
hier, c’est la disparation d’une grande figure de la liberté que pleure
l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité dont elle était adhérente
depuis le tout début de l’association.
Romancière de talent, elle était
une militante féministe intransigeante avec le droit absolu qu’elle
reconnaissait à chacun d’être maître de sa propre destinée, de son propre
corps, de sa propre mort.
Membre du comité d’honneur de
l’ADMD, elle militait sans relâche pour qu’une loi équivalente à celle qui
existe aux Pays-Bas ou encore en Belgique soit votée en France. Ces dernières
années, elle s’était montrée très déçue de l’incapacité de la France à entendre
la voix de ceux qui souffrent et qui demandent légitimement qu’un terme soit
mis à une vie qui n’est plus que de la survie.
Jean-Luc Romero, président de
l’ADMD, et le conseil d’administration de l’association adressent leurs
sentiments de sympathie émue à la famille de cette amie de très grand talent. »
Interview de Benoîte Groult sur France
5 (jeudi 23 juin 2016)
"Pendant ce bel automne
passé ensemble, Hélène et moi nous avions réfléchi à l’art de mourir, comme
disait Françoise Giroud. Et elle s’était enfin inscrite à l’ADMD, l’Association
pour le Droit de Mourir dans la Dignité, où je milite depuis tant d’années.
C’est si valorisant de se déclarer pour une mort choisie quand on est en pleine
santé (…)
En fait, c’est par amour pour la
vie que je voudrais la quitter à temps. J’ai trop aimé courir, grimper, skier,
conduire une voiture, pour accepter de m’installer aux commandes d’un
déambulateur. J’ai trop aimé le goût du vin, celui des single malt et le parfum
de neiges éternelles de la vodka. J’ai trop aimé vivre auprès d’un compagnon
pour affronter les jours et les nuits, pour s’assaillir, pour discourir, pour
ronchonner, pour lire à deux, pour rire aussi, pour tous les plaisirs et les
déplaisirs de la vie et pour doucement vieillir.
Mais comment accéder à
l’euthanasie, ce beau mot grec qui signifie tout simplement ce que tout le
monde souhaite : une belle mort ? Quand un philosophe est contraint de se
défenestrer pour échapper à sa maladie incurable, quand une femme âgée en est
réduite à s’avancer dans l’eau glacée d’un étang, jusqu’à s’y engloutir,
qu’est-ce donc qu’un refus d’assistance, que le non-respect d’une personne
?"
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