"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

mardi 10 juillet 2018

LE RIRE DES DIEUX



Ephèbe d'Anticythère

Tout est parti d'un rêve que j'ai fait en octobre 2016. Depuis de nombreuses années, je transcris mes rêves les plus marquants et j'en arrive actuellement à plusieurs centaines. Parmi les derniers, j'en ai noté un que j'ai intitulé "Le rire des dieux". Le rêve, en fait, se résume à cette phrase écrite dans la nuit sur un des cahiers qui ne quitte pas la tête de mon lit. Comme ce n'était pas à proprement parler un rêve, je n'avais pas jugé utile de le transcrire dans le classeur qui leur est réservé. Mais comme je n'arrivais pas à me sortir cette phrase de la tête, j'ai fini par taper cette phrase sur internet et j'ai trouvé pas mal de pistes. Plusieurs livres empruntent ce titre... C'est aussi celui d'une conférence faite par un philosophe, un discours prononcé par Milan Kundera à l'occasion de la remise d'un prix, etc. J'ai trouvé aussi un court texte de Colette Estin, intitulé "Le rire des dieux d'Homère", publié dans le très sérieux Bulletin de l'association Guillaume Budé (n°1, mars 1984) :

"Là-haut, sur l'Olympe inaccessible, dont l'éther, déployé sans nuages, couronne le sommet d'une blanche clarté, loin de toute secousse, très très loin du Tartare, les dieux sont réunis en famille. Derrière les portes gardées par les Heures, ils ferment leurs oreilles aux clameurs des hommes. Ils n'ont pas envie aujourd'hui d'inspirer leurs favoris ni de punir les impertinents. Oubliées sont pour l'instant les jalousies et les rancunes, les querelles de préséance et les chicanes de protocole, suspendus les ruses de guerre et les complots politiques. Pas même un caprice. Et pour fêter cette journée de vacances, ils se sont conviés les uns et les autres à un grand banquet où tous sont égaux. 

On ne sent pas le fumet des hécatombes, mais le parfum de l'ambroisie; le nectar rouge luit doucement. Ils sont au grand complet, sortis chacun de son palais, pour se retrouver sur le parvis d'or (...) Les fronts sont sereins. N'ayant pas qui effrayer, ils ne crient pas, mais devisent paisiblement et Apollon fait résonner sa cithare pour la joie de tous. Zeus a déposé son sceptre et sa foudre. Il trône au-dessus de tous, mais ses yeux brillants n'ont en ce moment qu'indulgence pour les déesses aux bras blancs et aux mouvements gracieux, pour les dieux au corps resplendissant d'huile immortelle.  

A l'abri de la peine, le temps mis entre parenthèses, un peu las peut-être de voir les humains trop leur ressembler, les Olympiens sont satisfaits pour quelques heures de leur exclusive compagnie (...) Ils se contentent d'être heureux et beaux (...) 

***
En bas. La terre. Un petit homme se réveille en maugréant. Il se sentait si bien, là-haut. Il y était, dans l'éternité. A l'insu de tous, il est vrai, mais cela ne l'a pas empêché de rire de bon cœur. Par Zeus, son rire ne sonnait pas moins bien que celui des dieux (...) Il écarquille des yeux encore éblouis par la lumière de l'Olympe (...) Voici venir pourtant... cette jeune fille... si belle ! Impossible, sa place n'est pas ici. Mais, il l'a déjà vue quelque part, pas plus loin que dans son rêve de tout à l'heure : c'est une déesse descendue sur terre pour des raisons mystérieuses et personnelles. Tous autour de lui, la croient venue d'un ailleurs ordinaire. Il est lui, comme d'habitude, le seul à voir au-delà du quotidien. Et comme chaque fois en pareil cas, il éclate de rire. Et comme chaque fois, on le regarde; oh ! sans méchanceté, mais avec gêne et condescendance : c'est le fou du village. Il n'en conçoit jamais d'amertume, lais aujourd'hui, pour la première fois, il connaît la nostalgie. Il se souvient : sur le rire des dieux, nul ne se retourne."     

Certains de mes rêves m'ont déjà engagé des des aventures curieuses : peintures, textes poétiques, nouvelles, chapitres entiers de mon livre sur les Serviteurs d'Horus et l'Atlantide, etc.     

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