Photo publiée de la Marche de la fraternité publiée sur France Info le 08/08/2018
Le principe de fraternité consacré
par le Conseil Constitutionnel.
« Pour la première fois, le Conseil constitutionnel a consacré la
valeur constitutionnelle du « principe de fraternité ». Dans une décision du
vendredi 6 juillet 2018, les gardiens de la loi suprême ont donné une force
juridique à cette devise républicaine et considéré qu’il en découlait « la
liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la
régularité de son séjour sur le territoire national ».
Au moment où les pays de l’Union européenne (UE) se déchirent sur les
questions migratoires, face à la montée des droites dures sur le continent,
cette décision constitue indéniablement une victoire importante pour les
associations et les personnes qui avaient saisi le Conseil d’une question
prioritaire de constitutionnalité (QPC) » [Julia Pascal - Le Monde,
7/7/2018]
Je salue bien entendu cette
décision, en réponse à une question prioritaire de constitutionnalité de Cédric
Herrou, oléiculteur de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), venu en aide, depuis
2015, à plus de 250 migrants venus d’Italie, persécuté par la justice française
pour ce qu’on appelle depuis le « délit de solidarité », une notion
qui n’existe pas dans le droit français (et pour cause !) La décision du
Conseil Constitutionnel du 6 juillet 2018 est certes une grande victoire pour
les défenseurs des libertés publiques et des principes de notre Constitution
mais cela n’enlève rien à la colère et à la tristesse que l’on peut ressentir devant
les dérives successives des politiques d’immigration qui s’accentuent, après
une brève période d’accalmie lors de l’arrivée de la gauche au pouvoir à partir
de 1981, depuis le retour des gouvernements de droite, sans exonérer – loin de
là – la désastreuse présidence Hollande. Mais il est regrettable que l’on doive
ainsi rappeler en 2018 des principes reconnus comme devise de la République
française depuis le 17 février 1848 et inscrits au fronton de nos édifices
publics depuis le 14 juillet 1880.
Depuis ses origines, la France s’est
bâtie sur l’immigration (et elle ne fut pas toujours aussi pacifique que de nos
jours, rappelons seulement que les Francs dont les Français tirent leur nom et dont
est issu Charlemagne, étaient des envahisseurs « barbares » venus de
Germanie !) Inutile aussi, je suppose, de parler des différentes « vagues »
venues d’Italie, de Pologne, d’Arménie, d’Espagne et, après l’abandon des
colonies françaises, d’Asie, du Maghreb, d’Afrique, etc. Tous se sont fondus,
avec plus ou moins de difficultés et de bonheur, dans la nation française. Et,
malgré l’absurde racisme qui entache les faits divers chaque jour, à quel
esprit rétrograde viendrait l’idée de reprocher à Isabelle Adjani, Romy Schneider,
Coluche, Yves Montand, Aznavour, Chopin,
Picasso, Marie Curie, Dalida, Albert Schweitzer – voire à Manuel Valls, Michel Poniatowski ou …
Nicolas Sarkozy – leurs « origines étrangères » !!! Ces
populations, ces cultures, ont enrichi la France et en ont fait ce qu’elle est,
comme c’est aussi le cas, n’en déplaise à ce sinistre pantin qu’est Donald
Trump, les Etats-Unis d’Amérique, terre majeure d’immigration s’il en est.
Je suis néanmoins ravi que ce gouvernement qui démontre chaque jour un peu plus son inhumanité ait pris, selon l'expression du Canard enchaîné "un bon coup sur le bec" de la part de la plus haute autorité juridique de France.
Pour ce post, mes références sont nombreuses. A part l'article cité du Monde, l'annonce de la décision du Conseil Constitutionnel a été commentée par de nombreux medias, tant en France qu'à l'étranger. Je me suis aussi référé à plusieurs articles de Wikipedia que je ne peux tous citer ici.
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