Le jeune informaticien de 29 ans, Edward Snowden, qui s’était réfugié à Hong-Kong après avoir dénoncé le dispositif Prism mis en
place par la NSA et la CIA pour écouter
illégalement les conversations des citoyens américains, n’est plus seul face au
gouvernement Obama.
En effet, l'American CivilLiberties Union (ACLU), une des principales organisations de défense des
libertés civiques aux Etats-Unis, a annoncé le 11 juin avoir porté plainte
contre Prism. Dans sa plainte déposée à New York, l'Aclu estime que le
programme Prism viole la constitution en s'en prenant à la liberté
d'expression, garantie par le premier amendement, et à la protection de
l'intimité défendue par le quatrième amendement.
Les poursuites engagées visent
notamment James Clapper, le directeur national du renseignement (DNI), une
fonction qui coordonne les différentes agences américaines du renseignement,
ainsi que les responsables de la NSA, du département de la Défense, du
département de la Justice et du FBI.
L'Aclu dénonce un programme qui,
dit-elle, "aspire les informations de chaque coup de téléphone passé
depuis ou vers les Etats-Unis".
L'affaire Prism a éclaté la
semaine dernière lorsque le Guardian britannique et le Washington Post ont
révélé l'existence de ce vaste programme de surveillance des communications
téléphoniques et via internet.
Les deux journaux s'appuient sur
des documents que leur a remis Edward Snowden, un informaticien qui travaillait
en sous-traitance pour la NSA et qui s'est volatilisé après s'être réfugié dans
un premier temps dans un hôtel de Hong Kong.
L’affaire débordant le cadre des
Etats-Unis, en Europe, la Commission
européenne a aussi fait part au gouvernement américain de sa préoccupation et a
réclamé des "éclaircissements".
"Des programmes tels que
Prism, ainsi que les lois autorisant ce type de programme, mettent en danger le
droit fondamental à la protection des données et à la confidentialité des
données des citoyens européens", a déclaré devant le Parlement européen le
commissaire à la Santé et à la protection des consommateurs, Tonio Borg.
En Allemagne, où Barack Obama est
attendu la semaine prochaine, plusieurs ministres ont exigé que le président
américain s'explique à son arrivée à Berlin.
Dans une tribune publiée le 11
juin par le Spiegel Online, la ministre de la Justice, Sabine
Leutheusser-Schnarrenberger, fait part de son inquiétude.
"Plus une société surveille,
contrôle et observe ses citoyens, moins elle est libre", résume-t-elle.
"Le soupçon de surveillance excessive des communications est si alarmant
qu'on ne peut pas l'ignorer. Pour cette raison, il est primordial que
l'administration américaine se montre ouverte et procède à une
clarification."
La surveillance par l'Etat est un
sujet très sensible en Allemagne où le rôle de la police secrète de l'ex-RDA
communiste, la Stasi, et de son réseau d'informateurs est encore présent dans
les esprits.
Selon les documents publiés par
le Washington Post et le Guardian, le programme Prism permet aux agences du
renseignement d'avoir accès aux courriels, conversations et autres types de
communications de la part de sociétés comme Google, Facebook, Twitter et Skype.
Le président américain, BarackObama, qui a pourtant été élu sur des valeurs de démocratie et pour ses
engagements en faveur des droits de l’homme, déçoit un peu plus chaque jour ses
électeurs et ses soutiens dans l’ensemble du monde libre. Il a en effet déclaré
qu’il « estim(ait) que (Prism
représentait) d'une intrusion mineure
dans la vie de ses concitoyens et leur a assuré que "personne"
n'écoutait leurs conversations privées » ce qui, évidemment, choque non
seulement beaucoup d'Américains mais ausi beaucoup de citoyens attachés aux libertés publiques fondamentales dans le monde entier. Cette
défiance vis-à-vis de l’administration Obama et de son incapacité à s’affranchir
des « mauvaises habitudes » de l’ère Bush, s’ajoute au désenchantement ressenti après l'abandon du démantèlement du camp de Guantanamo, de la lutte contre la vente libre des armes aux Etats-Unis, de la persécution conduite contre Bradley Manning, Aaron Schwartz, Megaupload, Wikileaks et son fondateur Julian Assange, etc.
Ce post s’inspire largement d’informations
publiées dans un article de L’usine digitale/Reuters du 12/06/2013.
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