Le philosophe Michel Serres est mort le 1er
juin 2019 à l’âge de 88 ans.
Il était né le 1er septembre 1930 à Agen. S'étant en particulier intéressé
aux sciences en tant qu'enseignant-chercheur, membre de l'Académie française et
de l'Académie européenne des sciences et des arts, il a publié plus d'une 100e d'ouvrages. Sa curiosité naturelle et sans tabou l’amena à s’intéresser à un grand nombre de sujets allant des mathématiques à l’histoire des sciences, en passant par Hergé (Hergé mon ami) et Jules Verne (Conversations avec Jules Verne), les ponts, l’art, les anges, l'informatique et même le luxe (Van Cleef et Arpels) ! Il dissertait de tous ces sujets avec une intelligence rare et une ouverture d’esprit absolue. Quel que soit le thème abordé, il n’était jamais ni pontifiant ni ennuyeux et ses propos vous faisaient vous sentir plus intelligent - ce qui est le propre des gens vraiment intelligents - et vous motivaient à aller de l’avant. Son regard d'enfant émerveillé, malicieux, sa simplicité et sa gentillesse, en faisaient quelqu’un dont on aurait voulu être l’ami.
J'ai vendu beaucoup de ses ouvrages (et en ai lu quelques uns) alors que j'étais libraire. Certains, comme Le Contrat naturel (où il abordait la place de l'homme dans la nature) ou La légende des anges (qui traitait, non des anges à proprement parler, mais du rôle des médiateurs) connurent des chiffres de vente exceptionnels pour des ouvrages d'un tel niveau intellectuel. En pensant à lui, il me revient cette phrase que prononça en 1960 Amadou Hampâté Bâ, devant les membres de l'Unesco, à propos de la richesse de la culture orale de l'Afrique : "Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle". La disparition d'un esprit brillant comme l'était Michel Serres est dramatique car un homme comme lui, malgré tout ce qu'il a apporté à la pensée, avait encore tant à lui (à nous) apporter. Pour moi, il rejoint au panthéon des personnes qui, pour moi, ont été des exemples et des inspirateurs (je pense à Germaine Tillion, Arthur C. Clarke, Stéphane Hessel, Ray Bradbury pour ne citer qu'eux...)
Au revoir, Michel Serres, votre optimisme, votre intelligence, votre humour nous manqueront !
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