Le clip-vidéo qui accompagnait ce post a été plusieurs fois supprimé. Etant Ardéchois de naissance et don particulièrement têtu, je la remets une nouvelle fois en ligne.
J'ai entendu "U-Turn" d'AaRON, par hasard. J'ai
acheté le CD car j'ai immédiatement accroché avec ce morceau. Je ne savais rien
d'autre sur ce groupe - ni même qu'il était français ! car il chante en
anglais) et encore moins que U-Turn avait servi de BOF (bande originale du
film) à "Je vais bien, ne t'en fais pas" de Philippe Lioret, sorti à
l'automne 2006.
J'ai eu envie de traduire le texte de l'anglais au français.
En le faisant, j'ai aussi eu envie d'en savoir plus sur ces musiciens et voici
ce que je viens de trouver :
"Les vices et vertus d'AaRON"
Rencontre avec un tandem français qui navigue dans les eaux
troubles de la mélancolie trip-hop.
"AaRON, pour Artificial
Animals Riding On Neverland." Soit des «animaux artificiels qui
chevauchent des pays imaginaires». Mais c'est aussi un nom qui figure sur
plusieurs toiles de Basquiat, un peintre qui avait pris la ville pour terrain
de jeux (...). Moins onirique mais pas moins énigmatique, AaRON est un
captivant duo pop français composé de Simon Buret (chant, paroles) et Olivier
Coursier (piano, programmations, guitares). Pas révolutionnaire pour autant
mais suffisamment intriguant grâce à leurs airs qui naviguent en eaux troubles.
AaRON a connu une destinée qui tient du conte de fées contemporain. De celle
que l'industrie du disque adore citer pour prouver que les groupes indépendants
peuvent défier les lois du marketing en tout temps. Et plus particulièrement en
ces jours de concentration accélérée du marché. « Il pourrait y avoir eu une
méchante sorcière dans notre histoire. Mais aucune n'a pointé le bout de son
nez. Entre nous, le rapport a été fusionnel. AaRON, c'est d'abord une véritable
amitié musicale, une rencontre rare autour de sensibilités communes. » En mars
dernier, quelques jours seulement après leur premier concert qui leur a
provoqué « des sensations aussi intenses que magiques grâce à l'énergie
circulaire qui s'est soudain propagée dans leurs cœurs et dans la salle », les
deux larrons d'AaRON étaient en promotion à Genève. Décontractés, en noir de la
tête aux pieds, ils devisent calmement une fois encore sur la genèse de leur
succès. L'histoire d'AaRON, au même titre que son répertoire liminaire en forme
de passerelle vers l'imaginaire, devrait longtemps encore fonctionner comme une
machine à fantasmes. Au Paléo Festival, en la matière, Simon et Olivier, 26 et
30 ans, gueules d'anges, ne pouvaient mieux tomber. En quelques mois, le
répertoire essentiellement anglophone d'Artificial Animals Riding On Neverland
s'est écoulé à quelque 150000 copies. Le festival vaudois pourrait encore
accélérer cette succes story débutée grâce à « U-Turn (Lili) », chanson
séditieuse figurant sur la bande-son du film "Je vais bien, ne t'en fais
pas" de Philippe Loiret (plus d'un million de spectateurs). Et qui résume
à merveille l'esprit d'un tandem évoquant les heures sombres de la mélancolie
trip-hop. Une vie rêvée en tout cas pour ces visages émaciés, profils de
mannequins, qui ont su tisser une redoutable unité entre sentiments, musiques
et textes chagrins. « La fin d'une relation amoureuse a débouché sur une
histoire d'amitié, c'est quand même merveilleux, explique Simon Buret, qui
s'est nourri de sa désillusion sentimentale entre autres pour alimenter les textes.
» Avant de poursuivre : « La mélancolie que dégage notre projet ne ressemble en
revanche pas à de la tristesse absolue. C'est plutôt la transcription
d'obsessions, de rages intérieures. Notre palette instrumentale devait, comme
dans la musique classique, l'opéra ou les BO cinématographiques, refléter une
émotion et un sentiment précis. » (...) Noctambule et venimeux, les morceaux
accidentés qui se dévoilent ainsi derrière une pochette mettant en scène une
sirène androgyne échouée sur une falaise accueillent donc des histoires de cœur
tout aussi cabossées. Charriées d'une voix sombre et typée qui semble détachée,
elles parlent surtout d'une profonde solitude, de mensonges, de trahisons, de
faux-semblants. Rarement de paradis, à moins qu'il ne soit artificiel. (...) La
dramaturgie qui sous-tend la moindre inflexion d'AaRON ressemble, elle, sur
scène, à des beautés crépusculaires, enluminées par instants par un violoncelle
et un jeu d'ombres et lumières. Simon Buret est habituellement comédien. Ce qui
contribue à imposer une présence, un climat de série noire. Bienvenue dans le
cocon vicié d'AaRON." © Olivier Horner - Le Temps, 2007
- Mercredi 25 juillet 2007 - Rubrique: Culture .
Je vous invite à méditer cette
phrase qui clôt la dernière de l'album d'AaRon :
"...always keep in mind
that life is a great thing, everything hard has its positive side, don't be
stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your
wildest dreams." soit, en français : "... garde toujours à l'esprit
que la vie est une grande chose, tous les mauvais coups du sort ont un aspect
positif, ne t'attache pas à la réalité quotidienne, permets-toi de rêver, aies
foi en tes rêves les plus fous." C'est une philosophie que je
partage. Aussi, j'ai repris une partie de cette phrase pour mettre en exergue
de mon blog.
U-TURN (Lili)
Lili, take another walk out of your fake world
please put
all the drugs out of your hand
you'll see
that you can breathe without no back up
so much
stuff you got to understand
for every
step in any walk
any town of
any thought
i'll be
your guide
for every
street of any scene
any place
you've never been
i'll be
your guide
Lili, you
know there's still a place for people like us
the same
blood runs in every hand
you see its
not the wings that make the angel
just have
to move the bats out of your head
for every
step in any walkany town of any thought
i'll be
your guide
for every
street of any scene
any place
you've never been
i'll be
your guide
Lili, easy
as a kiss we'll find an answer
put all
your fears back in the shade
don't
become a ghost without no colour
cause
you're the best paint life ever made
Merci (thanks to) :
http://musique.ados.fr/AaRON/U-Turn-Lili-t109573.html pour le texte en anglais.
Ma fidèle "conseillère en traductions",
Marie-Cécile Oubrier m'a proposé quelques améliorations que j'ai intégrées dans
ma traduction.
Fais demi-tour ! Lili
Fais un pas hors de ton monde artificiel
S'il te plaît, laisse tomber toutes ces drogues
Tu verras que tu peux t'en passer
Y'a tant de trucs que tu dois comprendre
A chaque pas que tu feras,
Dans chaque ville où tu iras,
A chaque pensée que tu auras,
Je serai là
Dans chaque rue où tu iras,
Dans chaque endroit
Où tu te rendras,
Je serai là
Lili, tu sais, il y a toujours une place pour les gens comme
nous,
Le même sang coule dans nos veines
Tu sais, ce ne sont pas les ailes qui font les anges (1)
Chasse ces idées noires de ta tête
A chaque pas que tu feras
Dans chaque rue où tu iras
A chaque pensée que tu auras,
Je serai là
Dans chaque rue de chaque endroit
Dans tous les lieux où tu iras
Je serai là
Lili, nous trouverons la réponse aussi aisément qu'un baiser
Rejette toutes tes peurs loin dans l'obscurité
Ne deviens pas un fantôme incolore
Car tu es la plus belle œuvre d'art que la vie ait jamais
faite
(1) Je sais que la bonne traduction serait : "L'habit
ne fait pas le moine" mais je garde la traduction mot-à-mot de l'anglais
car je la trouve beaucoup plus poétique et adaptée au sens de la chanson.
[Merci pour son aide et ses conseils à Marie-Cécile Oubrier]