"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

samedi 22 mars 2008

RAINER-MARIA RILKE

Château de Duino (Photo Emilio Brenn)


Cela fait pas mal de temps que j'avais entrepris de vous parler de l'un de mes poètes favoris, Rainer-Maria RILKE, puis, devant l'ampleur de la tâche, j'avais abandonné mon article en cours de route.

Portrait de R.M. Rilke (auteur non identifié)
La première à m'avoir parlé de ce lui était Sylf, alors que j'étais allé la voir dans sa maison de Saint-Montan. Au cours d'une de nos conversations, elle m'avait conseillé de lire Rilke, en particulier "Les cahiers de Malte Laurids-Bridge" et "Les Elégies de Duino". J'ai mis longtemps à appliquer ce conseil. Mon premier contact avec les "Cahiers de Malte" m'avait rebuté. Puis, j'ai découvert les "Elégies de Duino". Celles-ci furent écrites, comme "dictées d'en haut" comme il le dit lui-même, au château de Duino, près de Trieste, au nord-est de l'Italie. Les Elégies font beaucoup de place aux anges et aux espaces qui sont au-dessus de nous. Cet extrait, je pense, en donnera une bonne approche. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, il a des résonnances profondes :


"Qui, si je criais, qui donc entendrait mon cri parmi les hiérarchies des Anges ? Et cela serait-il, même, et que l'un d'eux me prenne sur son coeur : trop forte serait sa présence et j'y succomberais."


Et cet autre extrait, toujours tiré des Elégies :


"Et la nuit, Oh ! la nuit !
"Quand le vent tout empli de l'espace des mondes (...)"


Je pourrais vous citer d'autres extraits de Rilke mais ils seraient trop nombreux. Je ne peux que vous renvoyer à la lecture de ses oeuvres (Les Elégies, Vergers, écrit en français) et vous laisser juger par vous-même. Peut-être n'y trouverez-vous aucun écho et vous demanderez-vous pourquoi. Peut-être au contraire (je l'espère !) serez-vous séduit et ferez-vous comme moi : Vous lirez tout et vous aimerez et cela résonnera en vous comme ces espaces immenses et démesurés dont nous ne percevons que le lointain écho.

SOYONS SOLIDAIRES AVEC LE PEUPLE TIBETAIN !

Voici un appel à la solidarité avec le peuple tibétain. Je vous invite à ajouter votre nom à la liste des signataires de cette pétition lancée en France à l’initiative de Jean-Paul Ribes, Irène Frain et Maren Sell.


Vous trouverez aussi sur le site www.tibet-info.net toutes les informations que vous pouvez attendre sur le Tibet.

Merci à Martine de m'avoir envoyé ce lien.
Faut-il boycotter les JO de Pékin ?
La question se pose. Elle s'est déjà posée dans le passé. Je ne fais pas d'angélisme et il y a longtemps que j'ai perdu mes illusions sur l'idéal véhiculé par le sport de haut niveau et le sport olympique en particulier. L'idéal de l'olympisme n'a jamais existé : c'était déjà une fiction dans l'Antiquité grecque. Cela l'était aussi lorsque le baron Pierre de Couvertin l'a relancé au XIXe siècle - lui même n'était pas exempt de critiques car certaines de ses idées confinaient au racisme (voir à ce sujet ce qu'en dit Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Coubertin).
Par le passé, les JO ont plusieurs fois été annulés ou boycottés partiellement pour des raisons pas toujours fondées (Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_Olympiques).
J'ai personnellement été choqué par le choix de Pékin pour la tenue des JO 2008 et je persiste à penser que c'était une mauvaise idée. Que doit-ton faire maintenant que les dés sont jetés? Les enjeux financiers sont énormes (ce sont les seuls qui comptent d'ailleurs pour les puissants qui nous gouvernent). Et justement, c'est là qu'il faut frapper : au portefeuille ! Si l'opinion publique mondiale s'élève contre ce que fait la Chine au regard des droits de l'homme, que ce soit dans son propre pays, mais aussi au Tibet qu'elle occupe illégalement depuis près de 50 ans, peut-être bien que cela fera réfléchir ses dirigeants et provoquera un véritable électrochoc.

lundi 17 mars 2008

LE PEINTRE MARCEL GROMAIRE : "LA GUERRE"

La guerre (1925) Musée d'art moderne de la ville de Paris

J'ai enfin pu identifier, grâce à l'aide de mon frère Yvon, le tableau mis pour illustrer mon poème "Les hommes gris" [voir mon post du 13/02/08]. Il s'agit du peintre Marcel GROMAIRE (1892-1971) qui a durement vécu la guerre de 14. Ce tableau, intitulé "La guerre" date de 1925.
" Le dessein de Gromaire (1892-1971) est semblable, fondé sur une expérience d'ancien combattant. A des moyens plastiques plus proches du cubisme - quoique Gromaire n'en retienne que des principes très généraux - il symbolise la lutte par des hommes-robots engoncés dans des manteaux-cuirasses, la tête casquée au point de ressembler pour certains à des guerriers du Moyen Age. Ce dernier point n'est pas fortuit : la Grande Guerre n'est que la dernière en date d'une longue suite de destructions et, si elle agit par d'autres moyens, elle démontre aussi combien tenace est, dans l'homme, le goût de la violence et de la destruction."

Voir : http://www.art-ww1.com/fr/texte/102text.html

Merci aussi à Geneviève L. qui s'est démenée pour identifier ce tableau !

RETOUR DE LONDRES

The Houses of Parliament vues depuis la Tamise

Hi ! Je reviens de Londres. La capitale britannique est toujours aussi super ! Malheureusement, cette année, nous avons essuyé la tempête qui a balayé l'Atlantique depuis le Canada et a fait quelques dégats en Grande-Bretagne mais surtout dans la Manche et en Espagne. Nous n'en avons connu que quelques petits désagréments et cela n'a pas trop bouleversé notre séjour. Vu la Tate Gallery http://www.tate.org.uk/britain/ avec les merveilleux tableaux dits "inachevés" de Turner (qui confinent à l'abstraction) :
Turner : "Blue sea and distant ship"

le British Museum (trop rapidement, hélas),

British Museum

Harrod's (que je ne connaissais pas encore et où j'ai eu une longue conversation avec un jeune libraire très compétent qui m'a conseillé des livres de SF et de Fantasy - je vous en parlerai dès que je les aurai lus), excellent contact avec le collège Trinity Catholic High School, le bouquet ayant été la fabuleuse comédie Musicale Billy Elliott. http://www.billyelliotthemusical.com/index1.html (lien sur lequel on peut voir des vidéos du spectacle).
Super entente avec mon collègue Pierre-Philippe, hébergement chez Carole (qui devient un peu notre 2ème "chez nous"), bref, un sans faute, qui me donne envie de retourner en Angleterre dès que j'en aurai la possibilité.
Autres détails sur ce voyage sur http://collegeportaletanglais-europeen.blogspot.com

mercredi 5 mars 2008

MES POESIES : "MELUSINE/PSAPHA"

Château de Loare (Aragon - photo de mon frère Yvon)


Mélusine (Psapha)

Je suis resté longtemps en ce pays qui s’appelait Psapha
C’était une île errant sur les ressacs du temps
Une île dérivant à travers les espaces
Là-bas, il y avait un ciel immense
Des bateaux – oiseaux aux ailes éployées –
Voguaient lentement vers d’autres univers

Dans un château en ruine, m’attendait Mélusine
Elle avait elle-même fixé le rendez-vous
Je m’y rendais sans crainte bien que je sache sa puissance
Et sa haine des hommes

Je ne l’avais plus vue depuis ce bal en Canaan
Où elle avait dansé au bras de Guy de Lusignan
Elle portait alors un vêtement de vair changeant
Brodé de perles, de diamants
Et pailleté d’or et d’argent
Ses yeux étaient deux lacs d’opale lorsque tombe la neige

De la plaine, la citadelle se dressait altière
Environnée de brumes
Tout autour des murs gris tournaient des vents avides
Et la nuit était presque complète

Il faisait froid soudain, et je sentis tout mon corps frissonner
La pente était abrupte et les fourrés épais
J’aurais pu glisser et m’écraser sur les rochers
Mais ma passion me conduisait
Plus sûrement que l’aurait fait la plus vive des torches

J’hésitai cependant à franchir le haut porche
La salle était déserte
Sur une table longue brûlaient de nombreux cierges
Haussés sur de fins candélabres
Et dans la vaste cheminée flambait un feu splendide
Un seul couvert pourtant était dressé

Je la vis surgir de nulle part
Plus belle encore que dans mon souvenir
Elle me dit :
« Je t’attendais,
« Sais-tu que je t’attends depuis l’aube des temps ?"

Je fus confus et ne sus que répondre
Mais, comme je tendais la main pour toucher son visage
Les cierges s’éteignirent
Et je me trouvai seul dans la nuit et le froid
Un vide immense au cœur comme la salle vide


Ce poème a été mis en ligne sur Wikia auteurs : http://auteurs.wikia.com/wiki/M%C3%A9lusine.
Ceux que ma poésie intéresse peuvent se rendre sur ce site dont je vous redonne l'adresse : http://auteurs.wikia.com/wiki/Accueil (voir mon post du 13/02/08).
J'y avais déjà publié "Les hommes gris" http://auteurs.wikia.com/wiki/Les_hommes_gris
Tous les deux, ainsi que ceux déjà mis en ligne sur ce blog, font partie du recueil encore inédit, mais que je ne désespère pas de publier un jour "Paroles du vent".

lundi 3 mars 2008

DESNOS : LA LIBERTE DU REVE

Folon : L'oiseau

Depuis quelques jours, les mots d'une chanson me trottent dans la tête après avoir entendu, sur France Inter ou France Culture une émission consacrée à Desnos, plus exactement à l'ouverture, à Compiègne, d'un Mémorial de la déportation (http://www.evene.fr/culture/lieux/memorial-de-l-internement-et-de-la-deportation-6725.php).
Vous avez certainement vous aussi entendu cette très belle chanson, sur un texte d'Aragon, qui parle de la déportation du poète Robert Desnos et de son départ de Compiègne pour le camp de Térézin en Tchékoslovaquie, où il mourut du typhus. Vous pouvez en lire les paroles sur :
C'est sans doute mon poème "Les hommes gris" qui me fait replonger dans cet univers qui, quelque part, alors que (grâce à Dieu !), je n'ai pas vécu cette période, me hante et m'habite. Robert Desnos, en plus d'être un très grand poète surréaliste et dadaïste, fut antinazi et résistant. Mais il fut avant tout un poète.

Voici quelques paroles du poème que lui consacra Aragon et qui fut interprété, sous forme de chanson, par Ferré et Ferrat.


" Je pense à toi, Desnos, qui partis de Compiègne

" Comme un soir en dormant tu nous en fis récit

" Accomplir jusqu'au bout ta propre prophétie

" Là-bas où le destin de notre siècle saigne.


Je vous renvoie, pour son parcours magnifique et tragique à la belle biographie que lui consacre le site : http://www.webzinemaker.com/admi/m1/page.php3?num_web=8872&rubr=3&id=84037