Cela fait pas mal de temps que j'avais entrepris de vous parler de l'un de mes poètes favoris, Rainer-Maria RILKE, puis, devant l'ampleur de la tâche, j'avais abandonné mon article en cours de route.
Portrait de R.M. Rilke (auteur non identifié)
La première à m'avoir parlé de ce lui était Sylf, alors que j'étais allé la voir dans sa maison de Saint-Montan. Au cours d'une de nos conversations, elle m'avait conseillé de lire Rilke, en particulier "Les cahiers de Malte Laurids-Bridge" et "Les Elégies de Duino". J'ai mis longtemps à appliquer ce conseil. Mon premier contact avec les "Cahiers de Malte" m'avait rebuté. Puis, j'ai découvert les "Elégies de Duino". Celles-ci furent écrites, comme "dictées d'en haut" comme il le dit lui-même, au château de Duino, près de Trieste, au nord-est de l'Italie. Les Elégies font beaucoup de place aux anges et aux espaces qui sont au-dessus de nous. Cet extrait, je pense, en donnera une bonne approche. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, il a des résonnances profondes :
"Qui, si je criais, qui donc entendrait mon cri parmi les hiérarchies des Anges ? Et cela serait-il, même, et que l'un d'eux me prenne sur son coeur : trop forte serait sa présence et j'y succomberais."
Et cet autre extrait, toujours tiré des Elégies :
"Et la nuit, Oh ! la nuit !
"Quand le vent tout empli de l'espace des mondes (...)"
Je pourrais vous citer d'autres extraits de Rilke mais ils seraient trop nombreux. Je ne peux que vous renvoyer à la lecture de ses oeuvres (Les Elégies, Vergers, écrit en français) et vous laisser juger par vous-même. Peut-être n'y trouverez-vous aucun écho et vous demanderez-vous pourquoi. Peut-être au contraire (je l'espère !) serez-vous séduit et ferez-vous comme moi : Vous lirez tout et vous aimerez et cela résonnera en vous comme ces espaces immenses et démesurés dont nous ne percevons que le lointain écho.