IL Y AVAIT COMME UNE ODEUR DE TEMPS...

"Il y avait comme une odeur de Temps (...) A quoi pouvait bien ressembler l'odeur du Temps ? A celle de la poussière, des horloges et des gens. Et si on se demandait quelle sorte de bruit faisait le Temps, ce ne pouvait être que celui de l'eau ruisselant dans une grotte obscure, des pleurs, de la terre tombant sur des couvercles de boîtes aux échos caverneux, de la pluie."

Ray BRADBURY. Chroniques martiennes (Ed. Denoël, 1954) 

ET SI UN JOUR...

What if this road, that has held no surprises
these many years, decided not to go
home after all; what if it could turn
left or right with no more ado
than a kite-tail? What if its tarry skin
were like a long, supple bolt of cloth,
that is shaken and rolled out, and takes
a new shape from the contours beneath?
And if it chose to lay itself down
in a new way, around a blind corner,
across hills you must climb without knowing
what’s on the other side, who would not hanker
to be going, at all risks? Who wants to know
a story’s end, or where a road will go?

Et si un jour, la route qui n'avait jamais réservé de surprise durant toutes ces années, se décidait à ne plus nous ramener à la maison (...) Et si elle choisissait d'elle-même de s'engager dans une nouvelle direction, de prendre un virage sans visibilité, de franchir des collines sans savoir ce qui se cache de l'autre côté ! Qui ne rêverait pas de la suivre, à ses risques et périls ? Qui ne voudrait connaître la fin de l'histoire, ou encore où mène la route ?

Sheenagh PUGH*. What if this road  

* Poétesse anglaise né en 1950

Hollow Coves - When We Were Young [Audio]

Wendel BERRY : The Peace of Wild Things (Quand je désespère du monde)

"Quand je désespère du monde et que, dans ma crainte de ce que pourrait être ma vie et celle de mes enfants, je m'éveille la nuit au moindre bruit, je sors et je vais m'allonger là (...)

"Alors, je retrouve la paix des créatures sauvages (...)

"Je retrouve la présence de l'eau immobile,

"Et sens au-dessus de moi les étoiles, aveugles diurnes, qui attendent, avec leur lumière.

"Je repose un moment dans la grâce du monde

"Et je suis libre."

Wendell BERRY. The peace of wild things (écrivain américain né en 1934)

AIMER LES ÎLES...

"Il y a la lumière, le brouillard, et puis viennent les îles.

Chacune est un monde. Elles flottent, glissent, disparaissent, éparses. On dirait un univers. Parfois, elle s'émiettent, taches de soleil dispersées par le vent (...) D'autres fois, quand l'air est stable, on dirait des bêtes. Ou les hauts sommets d'un massif dont la mer aurait inondé les vallées (...) Chaque île défend la souveraineté d'un monde, impérial, splendide. Elles cernent un univers en flottaison. Aves ses animaux, ses dieux, ses règles, ses mystères. Certains matins, elle disparaissent dans la brume puis surgissent dans l'air limpide." (pp. 41-42)

Sylvain TESSON. Un été avec Homère (Editions des Equateurs, 2018)

SHAKESPEARE SAYS...

"NOTRE COURTE VIE EST CERNEE PAR LE SOMMEIL..."

William SHAKESPEARE cité par David LODGE dans "Nouvelles du Paradis" (Editions Rivages). 

LE RÊVE SELON AMEDEO MODIGLIANI

"Ton véritable devoir est de sauver ton rêve"

Lettre de Modigliani à Soutine (Emission consacrée à Modigliani et Soutine, France 5, 2 mars 2019)

LE RÊVE...

"- Valentin, parviens-tu à distinguer la veille du sommeil ?

- Je ne te suis pas, fit-il (...)

- Il y a des fois où je pense que c'est du pareil au même pour toi, que tu vis un rêve ou que tu rêves une vie. A vrai dire, ce n'est pas moi qui ai pensé cela."

Robert Silverberg. Le château de Lord Valentin (vol. 1 du Cycle de Majipoor)  

Ballerina from Palestine could not resist the melody of a street musicia...

DANSER ENCORE - HK **FLASHMOB TULUM Mexico** Seguir Danzando * 04/2021

NOUVELLES...

Bien chers amis fidèles qui vous demandez, à juste titre, ce que je deviens... Excusez-moi, je vous prie, pour mon long silence. Certains en connaissent la raison : depuis un peu plus d'un an maintenant, je consacre presque tout mon temps à m'occuper de ma mère, qui a eu 94 ans en novembre 2020 et qui est, depuis février de la même année, alitée à la maison. Je traverse une période difficile. Je ne dis pas cela pour qu'on me plaigne mais à titre d'explication. Ma situation est celle de 11 millions de personnes en France (chiffres 2019) qui aident un proche. Je n'ignore pas que certains sont dans une situation pire que la mienne car Maman ne souffre pas et est totalement lucide. Il y a des moments de partage, mais cela devient, pour elle surtout, de plus en plus difficile car elle s'affaiblit de jour en jour et "voudrait partir". Nous sommes tous les deux membres de longue date de l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) mais, comme vous le savez, l'euthanasie active n'est pas légale en France, à la différence de pays tout aussi démocratiques et développés que nous (Belgique, Suisse, Luxembourg...) ou plus facile qu'en France (Espagne, certains états américains, etc.) Ceux qui sont intéressés peuvent se référer à l'article très complet et sans cesse en évolution de Wikipedia. A la différence de ce que croit le grand public, l'euthanasie passive est, par contre, légale en France, à condition de l'avoir clairement indiqué dans ses directives anticipées. Mais faut-il encore être en fin de vie sans espoir de guérison et qu'aucun traitement ne puisse soulager votre souffrance, ce qui réduit drastiquement les possibilités d'y recourir. Malgré cela, même si la grande majorité des soignants applique les volontés de la personne en fin de vie, certains, pour des raisons morales ou religieuses, s'en abstiennent, conduisant à des situations aussi épouvantables que celles de Vincent Humbert, Vincent Lambert ou plus récemment Alain Cocq.

Par ailleurs, Maman et moi avons pris toutes nos dispositions funéraires, pour elle en signant une convention obsèques et, pour moi, une assurance obsèques. Lorsque le moment sera venu, nous n'aurons à faire aucune démarche car tout est déjà organisé. 

Pour ceux qui sont dans le même esprit que nous, je ne saurais mieux vous recommander que d'(1) adhérer à l'ADMD, (2) rédiger vos directives anticipées (c'est gratuit et ne prend que quelques minutes), (3) prendre vos dispositions funéraires auprès d'un assureur et/ou d'une société de pompes funèbres. 

Je suis désolé si vous n'êtes pas dans ces idées et si ce post vous déplaît mais je n'ai pas pour habitude de tourner autour du pot ni de mâcher mes mots. 

Vous avez maintenant l'explication de mon silence.