"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

lundi 27 juin 2011

10 JUIN 2011 - SPECTACLE DE L'ATELIER THEATRE DU PORTALET A LARGENTIERE


Ça y est ! C'est fini. 

"La guerre de Troie n'aura pas lieu" A BIEN EU LIEU ! Nous en avons souvent douté au cours de l'année scolaire écoulée, mon amie Line Artès et moi-même, et cela jusqu'au dernier moment, tant les problèmes à surmonter furent justement... "insurmontables".  Mais, nous y sommes arrivés. "We made it !" (comme disent les Anglais) : Nous l'avons fait mais, sans les 28 élèves de l'Atelier-théâtre engagés dans cette aventure périlleuse mais combien exaltante, nous n'y serions pas arrivés.

Après avoir monté ensemble la géniale pièce Antigone d'Anouilh, il y a trois ans, nous avions juré qu'on ne nous y reprendrait plus... Puis ce fut, en 2010, Le songe d'une nuit d'été de Shakespeare, avec, tenez-vous bien, une scène (courte, il est vrai, mais elle avait le mérite d'exister), en anglais !!! Et oui, en anglais, grâce à la complicité d'un autre de mes amis, Pierre-Philippe Fraisse, alors responsable de la section "anglais européen" au Portalet. Pierre-Philippe qui, un an avant moi, a quitté Le Portalet pour partir enseigner à Aubenas...

Cette année, donc, nous avions, Line et moi, choisi de "faire plus simple"... Et nous nous sommes retrouvés avec, sur les bras La guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux. Je devrais écrire "d'après" Giraudoux car, comme pour Shakespeare, nous n'aurions jamais pu conserver tout le texte  original. Ce fut un crève-coeur de tailler dans d'aussi belles phrases, aussi riches de sens. Mais nous avons dû nous y résoudre. Il n'empêche que cela faisait encore un spectacle de plus de 2 heures...

Ce fut, grâce aux élèves, une formidable aventure que nous ne regrettons pas d'avoir conduite à terme même si nous en sommes sortis exténués ! Mais imaginez la difficulté de faire jouer un texte pareil, beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, où les sentiments alternent en permanence entre le rire et les larmes, à des collégiens dont les plus jeunes avaient 11 ans et dont certains même venaient de la classe d'intégration ULIS que le collège héberge en collaboration avec l'IMP Villa Malet, dépendant de Béthanie... Déjà pas facile pour des comédiens professionnels... Alors, appréciez le défi que cela a pu être pour eux... Mais, malgré les abandons (il faut "en vouloir" pour, chaque semaine, rogner 1 H (ou plus) de son temps libre pour s'astreindre à la discipline d'apprendre un texte, de monter sur des planches et d'oser le dire devant des spectateurs, a fortiori ses parents, ses condisciples et ses professeurs...), remplacer au pied levé les malades et les éclopés de dernière minute, malgré le stress et les difficultés de tout ordre (en particulier techniques mais là, nous étions rodés puisque nous avions connu les mêmes - en pire - l'année d'avant - alors, cette année, nous avions pris les devants), le spectacle a bien eu lieu, comme prévu ce Vendredi 10 juin 2011 à 20.30 H devant une salle comble de parents d'élèves, d'élèves, de professeurs mais aussi d'amis ou de curieux venus pour voir ce que leur proposait l'Atelier-théâtre du Collège Le Portalet Notre-Dame qui commençait, après plus de cinq ans, à être connu des largentiérois !

C'est Gwenaëlle qui, courageusement, avait endossé le costume de Monsieur (ou plutôt ici de "Madame") Loyal pour présenter la pièce et annoncer son déroulement. En effet, alors que cela n'était pas vraiment prévu, les comédiens avaient choisi, à la demande de leurs camarades, d'encadrer la pièce proprement dite de sketches comiques qu'ils avaient déjà joués, avec succès, lors de la Journée Portes Ouvertes en février 2011. Mais ce n'était pas tout. Les "grands" élèves de 3°, ceux qui nous avaient quitté pour aller au Lycée, avaient décidé de leur propre chef et dans le plus grand secret, d' offrir, en guise d'adieu, une surprise à leurs profs tant aimés. Elle consistait en un sketch, dont ils étaient les auteurs de A à Z, dans lequel ils égratignaient (avec gentillesse et courtoisie - mais néanmoins avec beaucoup de lucidité) les tics de certains d'entre eux.

Et, pour répondre à la question qu'ils nous ont collectivement posée à la fin de ce sketch :

"Nous ne savons pas si NOUS (les profs), nous VOUS manquerons (à vous les élèves), mais ce qui est sûr, c'est que VOUS (les élèves), vous NOUS manquerez (à nous les profs) l'an prochain !"*

Passons maintenant aux "choses sérieuses", le "gros morceau", "LA" pièce, aboutissement d'une année de travail acharné :

La guerre de Troie n'aura pas lieu (d'après) Jean Giraudoux.

Aux dires de tous, ce fut une belle réussite, grandement aidée, il faut le reconnaître, d'une part grâce à l'ajout de micros disposés au-dessus de la scène et d'amplis qui ont permis un meilleur confort d'écoute pour le public (un grand merci à Mathieu Rigal pour le prêt et l'installation du matériel) et, d'autre part, à celui de projecteurs gracieusement prêtés par la troupe de théâtre de Rocher dont fait partie Brigitte Dours, la comptable du collège, qui sont venus renforcer l'éclairage insuffisant (et c'est le moins qu'on puisse dire !) de la salle des fêtes. Merci aussi à la société TECHN'UP de Ruoms, qui a mis à notre disposition le gradateur sans lequel l'éclairage de la scène n'aurait pas été possible ainsi que la 100e de mètres de câbles permettant d'alimenter lesdits projecteurs. Voilà pour le côté technique qui nous avait tant créé de soucis l'année précédente.

Pour le contenu de la pièce, toutes les félicitations doivent aller aux acteurs qui ont véritablement assuré ! Sans leur ténacité, leur volonté, leur assiduité (et leur talent), nous n'y serions jamais arrivés. ILS L'ONT FAIT ! Bravo, mille fois bravo à vous. Vous avez été formidables !!!

Je remercie particulièrement ici :

- Quentin qui jouait le rôle le plus dur, celui d'Hector (250 répliques, il les a comptées !!!)
- Anne (Andromaque)
- Gwenaëlle (Cassandre et Monsieur, pardon "Madame Loyal")
- Antoine (Pâris)
- Christina (Hélène)
- Frédéric (Priam)

Ce qui ne veut pas dire que tous les autres n'étaient pas sensationnels aussi...   

Je voudrais terminer ce long post par un "au revoir", car ce spectacle était mon "chant du cygne" au Portalet. En effet, l'an prochain, je ne serai plus à Largentière et ne m'occuperai plus de l'Atelier théâtre. Mon contrat  se termine avec la fin de l'année scolaire et il ne sera pas renouvelé. Travailler dans ce collège a été pour moi une joie pendant près de cinq ans et m'investir comme je l'ai fait dans l'Atelier-théâtre  (mais pas que !), au côté de Line Artès, m'a procuré une grande satisfaction et m'a permis de renouer avec le démon du théâtre qui remonte à mes premières expériences de prof  aux Canaries, entre 1977 et 1979. J'y avais déjà monté (en français !) une Antigone d'Anouilh ainsi qu'un festival de poésie franco-espagnol où j'ai dit mes toutes premières poésies (entre autres, un texte de Jean Ferrat). De verdad ! De retour en France, j'ai continué, durant plusieurs années, à collaborer avec mon amie de toujours Noëlle Bérard, dans le cadre de l'association "Pleins feux" que nous avions montée ensemble, à Meythet en  Haute-Savoie. C'était dans les années 80 !!! Nous avons pas mal de souvenirs comme celui de La croisade des enfants donnée au Dôme St. Benoît à Aubenas, ou 1793 d'après Victor Hugo, présenté au château de Montrotier en Haute-Savoie pour le bicentenaire de la Révolution française (le spectacle avait même été labellisé)...

Vous le voyez, ma passion pour le théâtre, la poésie et la littérature en général, n'est pas nouvelle.

Pour moi, cependant, une page se tourne.

Evidemment, je la tourne avec regret et nostalgie. Mais il faut savoir tourner une page et fermer un livre lorsque l'histoire se termine.

Je souhaite à tous mes anciens élèves, en particulier ceux pour qui le théâtre a représenté une expérience profonde et pour ceux qui sont particulièrement doués, de continuer et de pas lâcher cette passion car, même s'ils n'en font pas leur profession, elle leur apportera toujours beaucoup de satisfaction.

Pour plus de renseignements, voir le Blog de l'Atelier théâtre du Portalet.

* Je parle pour moi (R.C.) mais je ne doute pas que je parle aussi au nom de mes collègues.

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