Histoire de la chanson
Hans-Gunther Klein, directeur du Junges
Theater de la ville allemande de Göttingen entend Barbara qui faisait alors
ses débuts, au cabaret L'Écluse de Paris, et l’invite à une série de
représentations dans son théâtre de Göttingen. Barbara, marquée par son enfance
à Paris où elle dut se cacher avec sa famille juive pour échapper aux nazis,
accepte avec réticence de se produire en Allemagne. Lorsqu’elle arrive sur
scène, le 4 juillet 1964, elle est furieuse de constater qu’au lieu du piano à
queue qu’on lui avait promis, elle découvre un piano droit. Des étudiants de
l'université de Göttingen lui trouvent alors un piano à queue de la famille de
l’un d’entre eux et l’apportent sur la scène. Le concert, qui commence avec deux
heures de retard est un succès. Profondément touchée par l’accueil enthousiaste
du public, Barbara prolonge son séjour d’une semaine et compose cette chanson
dans les jardins du Junge Theater, dont elle présente une première
version inachevée avec un important succès, le dernier soir de son séjour. Elle
écrit dans son autobiographie « Il était un piano noir : Mémoires
interrompus » :
« À Göttingen je découvre la
maison des frères Grimm où furent écrits les contes bien connus de notre
enfance. C'est dans le petit jardin contigu au théâtre que j'ai gribouillé
Göttingen, le dernier midi de mon séjour. Le dernier soir, tout en m'excusant, j'en
ai lu et chanté les paroles sur une musique inachevée. J'ai terminé cette
chanson à Paris. Je dois donc cette chanson à l'insistance têtue de Gunther
Klein, à dix étudiants, à une vieille dame compatissante, à la blondeur des
petits enfants de Göttingen, à un profond désir de réconciliation, mais non
d'oubli... »
De retour à Paris, elle
retravaille la chanson et en fait un hymne à la paix, à l'Allemagne, et à
l'amitié franco-allemande, en terminant par ces mots « Ô faites que jamais
ne revienne, le temps du sang et de la haine, car il y a des gens que j'aime, à
Göttingen, et lorsque sonnerait l'alarme, s'il fallait reprendre les armes, mon
cœur verserait une larme, pour Göttingen, pour Göttingen... ». Elle
l'enregistre à Hambourg en mai 1967, avec neuf autres titres, adaptés en
allemand, pour son album Barbara singt Barbara, qu'elle revient chanter
en allemand le 4 octobre de la même année à Göttingen. A partir de là, la
chanson devient un succès mondial et fait partie, depuis, partie des classiques
immortels de la chanson française.
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