"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

vendredi 18 août 2023

MICHEL SARDOU : LES LACS DU CONNEMARA


 Je ne pensais pas, un jour, à avoir à défendre une chanson de Michel Sardou dont je n’ai jamais partagé les idées. Par contre, je n’ai pas pu passer à côté de la polémique soulevée sur une radio belge par les propos d’une chanteuse de seconde zone qui a critiqué en termes plutôt inélégants cette chanson. Mais Les lacs du Connemara est une belle chanson, coécrite d'ailleurs par Pierre Delanoë, grand parolier devant l’Eternel, et ne mérite pas les critiques de Juliette Armanet dont on aura certainement oublié l'existence dans quelques années. D'autant plus que j'ai eu beau lire et relire les paroles de la chanson, je n'y vois rien de critiquable, au contraire. Elle se termine même par un message de paix.  

Qu’on en juge :

Paroles des Lacs du Connemara (Michel Sardou, Pierre Delanoë, musique de Jacques Revaux[1])

 

« Terre brûlée au vent

Des landes de pierre,

Autour des lacs,

C'est pour les vivants

Un peu d'enfer,

Le Connemara.

 

Des nuages noirs

Qui viennent du nord

Colorent la terre,

Les lacs, les rivières :

C'est le décor

Du Connemara.

 

Au printemps suivant,

Le ciel irlandais

Était en paix.

Maureen a plongé

Nue dans un lac

Du Connemara.

 

Sean Kelly s'est dit :

"Je suis catholique.

Maureen aussi."

L'église en granit

De Limerick,

Maureen a dit "oui".

 

De Tiperrary

Ballyconneely

Et de Galway,

Ils sont arrivés

Dans le comté

Du Connemara. Y avait les Connor,

Les O'Conolly,

Les Flaherty

Du Ring of Kerry

Et de quoi boire

Trois jours et deux nuits.

 

Là -bas, au Connemara,

On sait tout le prix du silence.

Là -bas, au Connemara,

On dit que la vie

C'est une folie

Et que la folie,

Ça se danse.

 

Terre brûlée au vent

Des landes de pierre,

Autour des lacs,

C'est pour les vivants

Un peu d'enfer,

Le Connemara.

 

Des nuages noirs

Qui viennent du nord

Colorent la terre,

Les lacs, les rivières :

C'est le décor

Du Connemara.

 

On y vit encore

Au temps des Gaëls

Et de Cromwell,

Au rythme des pluies

Et du soleil,

Au pas des chevaux.

On y croit encore

Aux monstres des lacs

Qu'on voit nager

Certains soirs d'été

Et replonger

Pour l'éternité.

On y voit encore

Des hommes d'ailleurs

Venus chercher

Le repos de l'âme

Et pour le cœur,

Un goût de meilleur.

 

L'on y croit encore

Que le jour viendra,

Il est tout près,

Où les Irlandais

Feront la paix

Autour de la croix.,"

 

 



[1] Qui est aussi le compositeur de la musique de Comme d’habitude, devenu un succès universel sous le titre My Way, interprété entre autres par Frank Sinatra.

jeudi 10 août 2023

BARBARA : GÖTTINGEN (1964)

 Dussé-je recevoir ici des critiques, je dirais que je n’ai jamais été un grand fan de Barbara, ni de sa voix, ni de son interprétation maniériste. Pourtant, lors d’une interview d’elle que j’ai récemment entendue, j’ai été touché par les circonstances dans lesquelles elle a écrit Göttingen. En outre, je viens de découvrir, sur Arte, une courte vidéo où on la voit mettre les derniers mots sur les dernières notes de cette chanson et raconter elle-même les circonstances de sa création. Je voulais vous en faire part.    

Histoire de la chanson

Hans-Gunther Klein, directeur du Junges Theater de la ville allemande de Göttingen entend Barbara qui faisait alors ses débuts, au cabaret L'Écluse de Paris, et l’invite à une série de représentations dans son théâtre de Göttingen. Barbara, marquée par son enfance à Paris où elle dut se cacher avec sa famille juive pour échapper aux nazis, accepte avec réticence de se produire en Allemagne. Lorsqu’elle arrive sur scène, le 4 juillet 1964, elle est furieuse de constater qu’au lieu du piano à queue qu’on lui avait promis, elle découvre un piano droit. Des étudiants de l'université de Göttingen lui trouvent alors un piano à queue de la famille de l’un d’entre eux et l’apportent sur la scène. Le concert, qui commence avec deux heures de retard est un succès. Profondément touchée par l’accueil enthousiaste du public, Barbara prolonge son séjour d’une semaine et compose cette chanson dans les jardins du Junge Theater, dont elle présente une première version inachevée avec un important succès, le dernier soir de son séjour. Elle écrit dans son autobiographie « Il était un piano noir : Mémoires interrompus » :

« À Göttingen je découvre la maison des frères Grimm où furent écrits les contes bien connus de notre enfance. C'est dans le petit jardin contigu au théâtre que j'ai gribouillé Göttingen, le dernier midi de mon séjour. Le dernier soir, tout en m'excusant, j'en ai lu et chanté les paroles sur une musique inachevée. J'ai terminé cette chanson à Paris. Je dois donc cette chanson à l'insistance têtue de Gunther Klein, à dix étudiants, à une vieille dame compatissante, à la blondeur des petits enfants de Göttingen, à un profond désir de réconciliation, mais non d'oubli... »

De retour à Paris, elle retravaille la chanson et en fait un hymne à la paix, à l'Allemagne, et à l'amitié franco-allemande, en terminant par ces mots « Ô faites que jamais ne revienne, le temps du sang et de la haine, car il y a des gens que j'aime, à Göttingen, et lorsque sonnerait l'alarme, s'il fallait reprendre les armes, mon cœur verserait une larme, pour Göttingen, pour Göttingen... ». Elle l'enregistre à Hambourg en mai 1967, avec neuf autres titres, adaptés en allemand, pour son album Barbara singt Barbara, qu'elle revient chanter en allemand le 4 octobre de la même année à Göttingen. A partir de là, la chanson devient un succès mondial et fait partie, depuis, partie des classiques immortels de la chanson française.   

mardi 8 août 2023

Jakie QUARTZ : Mise au point (1983)


Nostalgie, nostalgie... 

Jakie Quartz (de son vrai nom Jacqueline Cuchet) est née le 31 juillet 1955 à Paris. Elle passe son enfance en Bretagne, où elle est élevée par sa mère. Élève dissipée, elle se fait renvoyer de son lycée et part vivre à Paris. Elle y suit les cours Sylvia-Monfort pour apprendre la comédie, le chant, les claquettes et la danse classique. En 1981, elle sort un 45-tours (son prénom est alors orthographié Jackie) chez Pathé-Marconi EMI, Histoire éphémère, dont la diffusion reste confidentielle. Elle parvient à se faire engager dans la troupe de la comédie musicale Revue et corrigée montée par Bob Decout au Casino de Paris aux côtés d'Annie Girardot, Catherine Lara, Guesch Patti, Manu Katche (batterie) et Jean-Paul Gaultier (costumes). Le spectacle reste à l'affiche quelques semaines seulement. Grâce à cette comédie musicale, elle fait sa première apparition à la télévision. Au cours d'une participation à l'émission Le grand échiquier de Jacques Chancel, elle rencontre le compositeur arrangeur Gérard Anfosso. Ensemble, ils travaillent (elle aux textes, lui aux musiques) sur un premier album qui inclut l'un des tubes de l'été 1983, « Mise au point ». Le single atteint la 2e place des ventes et s'écoule à plus de 800 000 exemplaires. Une version en italien est distribuée sous le titre « Se mi cercherai ». Par le biais du compositeur, elle rencontre son agent Bertrand le Page (qui sera aussi celui de Buzy et de Mylène Farmer) [Extrait de sa fiche Wikipedia]

Mise au point restera son plus grand tube.