Gisèle Halimi était née le 27
juillet 1927 à La Goulette en Tunisie. Elle est décédée à Paris, le 28 juillet
2020 à l’âge de 93 ans. Avocate, militante féministe et femme politique, elle
lutta toute sa vie en faveur d’une amélioration des conditions de vie des
femmes.
En tant qu’avocate, elle
défendit, dans les années 1950, des militants de l'indépendance algérienne et des
membres du Front de libération nationale (FLN). En 1960, elle s’engagea, aux
côtés de Simone de Beauvoir et de Pablo Picasso, pour défendre la militante algérienne
Djamila Boupacha, torturée et violée par des soldats français en détention qui,
condamnée à mort, fut finalement amnistiée et libérée en mai 1962 grâce à une
ordonnance de non-lieu.
En 1971, elle fut la seule
avocate qui signa le Manifeste des 343 (dit « des 343 salopes »), rassemblant
des femmes qui déclarent avoir avorté et réclamant le libre accès aux moyens
contraceptifs et l'avortement libre. En 1972, lors du procès de Bobigny, sa défense
de femmes accusées d'avortement illégal permit l'acquittement de trois des
accusées ainsi qu'un sursis pour la quatrième. Ce procès très médiatique ouvrit
la voie à la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse adopté par l’Assemblée
nationale en 1975.
Elue députée en 1981, elle milita
pour l’instauration de la parité femme-homme dans les instances électives.
L’un de ses fils, Serge Halimi,
journaliste, directeur du Monde diplomatique depuis 2008, est aussi l’auteur d’un
petit livre, Les nouveaux chiens de garde, qui eut un énorme succès lors de sa
parution en 1997 (réédité et réactualisé en 2005 et adapté au cinéma en 2012).
Ce livre analyse sans concession les relations sulfureuses entre les médias et
les pouvoirs politiques et financiers. A sa sortie, il était venu le présenter à
l’invitation du Carrefour Laïque à Aubenas.
« J'avais déjà choisi de
secouer ce couvercle d'injustice et de discrimination qui m'étouffait, parce
que fille. Je devenais, sans le savoir, et très jeune déjà, féministe.
Ce féminisme m'apporta une
certaine unité intérieure, il répondait à ma soif de liberté, de dignité, mais
aussi de certitudes fondamentales. Je voulais prendre ma part de
responsabilités avec les hommes, faire mon avenir mien, le choisir.
J'étudierais, je travaillerais, je gagnerais mon indépendance économique. » (Gisèle Halimi)
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