Photo de Kafka (1906) par Sigismond Jacobi (libre de droits)
Franz Kafka est né à Prague en 1883. De santé fragile, il mourut le 3 juin 1924, seulement âgé de 40 ans, sans doute de tuberculose et de malnutrition, au sanatorium de
Kierling, près de Vienne.
On associe à l’homme l’adjectif
de « kafkaïen » qui indique une situation inextricable, absurde et
cauchemardesque inspirée par sa nouvelle la plus emblématique, la Métamorphose.
Dans ce court texte, le héros, Gregor
Samsa, un commis voyageur, se réveille un matin transformé en un «monstrueux
insecte», une sorte de cafard géant. Lorsqu’il essaie de se lever pour aller travailler,
il ne le peut pas car il est sur le dos. Son employeur, inquiet de son absence, envoie chez lui l’un de ses employés. Gregor, après avoir
longuement lutté pour se mettre sur le ventre, parvient enfin à quitter son lit et à ouvrir à son
collègue qui, en le voyant, s’enfuit terrifié. Quant à la
famille de Gregor, ne comprenant pas que, malgré son apparence, il est
toujours un humain, elle l'enferme et le rejette. Seules sa mère et sa soeur le prennent en pitié mais sa mère ne peut supporter sa vue. Dans un premier temps, sa soeur Grete avec laquelle il est très liée lui apporte à manger et nettoie sa chambre mais Gregor souffre cruellement de compagnie et du manqe d’amour. Comme il ne peut plus
travailler, le loyer n’est plus payé et une partie de l’appartement doit être loué.
Un soir, Gregor, attiré par le son d’un violon, sort de la chambre. C’est sa sœur
qui joue un air de musique pour les locataires. Malheureusement, dès qu’ils aperçoivent
ce qu’ils prennent pour un monstrueux cafard, ceux-ci s’enfuient sans payer. Sa famille prend alors la décision de se débarrasser de l’insecte. Gregor, désespéré par le rejet de sa famille et
surtout de sa sœur, en laquelle il avait mis tous ses espoirs, arrête de se
nourrir et, un matin, on le retrouve mort. Bien sûr sa famille est triste mais,
victime de son conformisme et des conventions, elle est surtout soulagée de la disparition du
monstrueux importun.
Depuis sa publication, la
Métamorphose a été associée par les critiques à
l'existentialisme et au Surréalisme, qu’elle anticipe de
plusieurs décennies. Mais si la portée
de ce texte est universelle, c’est qu’on peut tous se reconnaître dans la
situation effrayante qu’elle dépeint : en effet, comment ne pas se poser
la question ? Comment réagirions-nous si, soudainement, un membre de notre
famille, se trouvait transformé en un être monstrueux avec lequel nous ne pouvons
plus communiquer ? Agirions-nous autrement que la famille de Grégor, pas
si sûr…
La Métamorphose est l’aboutissement
d'une réflexion initiée dans sa « Lettre au père » qu’écrivit Kafka
en 1919 mais qu’il ne lui remit jamais. Cette lettre est un terrible réquisitoire
contre son père, un homme dur, manipulateur, que les spécialistes de la
psychologie ont depuis catégorisé comme un pervers narcissique, dont la
personnalité était à l’opposé de celle de son fragile fils.
A part La Métamorphose, Kafka est aussi connu pour deux autres romans : Le Procès et Le Château. Comme
le reste de son œuvre, ils se caractérisent par une ambiance cauchemardesque,
sinistre, où la bureaucratie et la société impersonnelle ont de plus en plus de
prise sur l'individu. L'œuvre de Kafka est vue comme symbole de l'homme
déraciné des temps modernes. D'aucuns pensent cependant que l'œuvre de Kafka
est uniquement une tentative, dans un combat apparent avec les « forces
supérieures », de rendre l'initiative à l'individu, qui fait ses choix lui-même
et en est responsable ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Nous vous remercions de vos commentaires mais nous vous indiquons que, sur ce blog les commentaires reçus sont automatiquement modérés et que seront systématiquement supprimés tous propos de caractère injurieux, violent, raciste, à caractère sexuel ou attentatoire aux bonnes moeurs. Merci de votre compréhension.