Arthur, notre dernier sauvetage (juin-juillet 2011)
J’ai trouvé Arthur dans le fossé sur le bord de la route, devant chez nos voisins Tanguy et Sarah, au moment de fermer les volets. C’était le soir du lundi de Pentecôte (13 juin 2011). Autant vous dire qu'il y avait une circulation démente et que, si je ne l'avais pas ramassé, il n'aurait pas survécu longtemps.
J’ai pensé qu’il devait venir de se faire percuter par une voiture. Comme je travaillais le lendemain et, bien qu’il soit encore chaud lorsque je l’ai pris dans les mains, il avait les yeux clos. Il n'avait non plus aucune blessure visible et aucune trace de sang mais je pensais qu’il ne passerait pas la nuit. Nous l’avons mis en catastrophe dans un carton , avec un linge par-dessus au cas où il aurait tenté de sortir pendant la nuit, dans le noir, à la salle à manger. Le lendemain, il était encore en vie. Je ne pouvais m’attarder et j’ai pris de ses nouvelles depuis le collège dans la matinée. Maman m’a dit qu’elle l’avait nettoyé, qu’il semblait ne pas avoir l’usage de ses pattes mais qu’il avait mangé et bu et était bien vivant.
Nous l’avons depuis. Pendant notre voyage dans le pays basque, c’est Nadette (la marraine des "Martins") qui s’en est occupée, nous donnant de ses nouvelles par téléphone et SMS...
Il se rétablit peu à peu, mange, boit, dort, fait des câlins, des essais de vol (ses ailes fonctionnent) mais il se réceptionne encore très mal et son arrière train ne répond pas et ne répondra peut-être plus jamais.
Nous nous sommes aperçus, une fois que nous l’avons eu décrotté qu’il avait de profondes blessures au bréchet qui se cicatrisent peu à peu (mercurochrome tous les jours, massage des articulations des pattes à la crème Rap et homéoplasmine sur les blessures sèches pour leur permettre de mieux cicatriser, plus granules homéopathiques de Rhus Toxicodendron le matin et Arnica dans la journée qu’il avale comme des bonbons.
C'est clair, ça occupe pas mal. Certains d'entre vous vont penser que nous sommes givrés. J'entends d'ici les critiques : "Un pigeon, c'est sale", "les villes en sont infestées"... "Ca transporte des maladies". Tout cela est faux mais il serait trop long ici de développer les réponses. Faudrait-il encore que ces détracteurs des pigeons daignent les entendre.
Or, n'en déplaise aux personnes qui pensent ainsi, un pigeon est l'un des êtres les plus sensibles, les plus intelligents qui soient. J'ajouterais que celui-ci, comme le fut Puck (voir mon post du 07/08/2007 ) est courageux car il nous démontre tous les jours que, malgré ses blessures, il veut s'en sortir : il se force à se mettre sur ses pattes, se dresse autant qu'il peut, bat des ailes exactement comme le ferait un humain victime d'un accident qui a perdu l'usage de ses membres et veut à tout prix remarcher. En outre, il est joyeux, oui, joyeux. Il manifeste sa joie de nous voir par des petits cris à peine perceptibles et de légers battements de ses ailes. Il est confiant et tendre. Il est intelligent et reconnaissant. Autant de qualités que l'on aimerait trouver davantage chez les êtres humains.
Lorsqu'on prend la peine de réfléchir à la valeur de la vie, à la merveille que représente la vie, la perfection absolue de cette création, on ne peut que la respecter et l'aider à se perpétuer.
Ce n'est pas terminé. Lors de notre arrivée, j'ai entendu du bruit dans la c heminée du salon. Je n'y ai pas particulièrement prêté attention. Le lendemain, le bruit était plus net et j'ai cru entendre des bruits d'ailes. Eh bien, c'était... un martinet (un jeune adulte, heureusement pour nous pas un bébé !!!) tombé dans le conduit pendant notre absence. Il était en vie. Je l'ai fait boire et nous l'avons relâché. Faut-il y voir un nouveau signe ? Je ne sais pas. Je constate que, depuis quelques années, nous sommes voués à nous occuper d'oiseaux...
Ah oui, pourquoi Arthur ? Et bien disons que j'ai replongé dans ma période arthurienne...