"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

samedi 21 février 2009

MUSIC : RADIOHEAD "NO SURPRISES"



Je ne m'étais pas encore attaqué à la traduction du texte de cette chanson de Radiohead que j'aime particulièrement. je n'avais pas non plus mis en ligne la vidéo du clip qui me paraissait assez désespéré. Après avoir (tenté) de la traduire, je comprends mieux la vidéo : le chanteur semble être enfermé dans un scaphandre où il se noie peu à peu. C'est assez tragique, je vous l'accorde. Peut-être que je me trompe entièrement sur le sens de cette chanson. J'attends vos commentaires...  

Radiohead : No surprises

A heart that's full up like a landfill,
Un cœur plein comme une décharge
a job that slowly kills you,
Un boulot qui te tue à petit feu
bruises that won't heal.
Des blessures qui ne guérissent pas
You look so tired-unhappy,
Tu as l’air si fatigué, si malheureux
bring down the government,
fais tomber le gouvernement
they don't, they don't speak for us.
Il ne fait rien en ta faveur
I'll take a quiet life,
Je veux mener une vie paisible
a handshake of carbon monoxide,
Une poignée de main de dioxyde de carbone
with no alarms and no surprises,
sans alarmes et sans surprises
no alarms and no surprises,
sans alarmes et sans surprises
no alarms and no surprises,
sans alarmes et sans surprises
Silence, silence.
Silence, silence
This is my final fit, my final bellyache,
C’est mon abjectif final, mon dernier mal au ventre
with no alarms and no surprises,
sans alarmes et sans surprises
no alarms and no surprises,
sans alarmes et sans surprises
no alarms and no surprises please.
sans alarmes et sans surprises
Such a pretty house and such a pretty garden.
Unse si jolie maison avec un si joli jardin.
No alarms and no surprises (get me outta here),
sans alarmes et sans surprises (fais moi sortir d’ici),
no alarms and no surprises (get me outta here), no alarms and no surprises, please.
sans alarmes et sans surprises (fais moi sortir d’ici), sans alarmes et sans surprises, je t’en prie.


JEAN GUILLORE : "H3O"


Je viens de relire "H3O" de Jean Guilloré, un livre que j'avais dans ma bibliothèque. C'est un livre qui parle d'enfants qui rêvent de dauphins et d'un âge d'or où ils nageaient et vivaient avec les dauphins. C'est aussi un thriller car ces enfants sont le résultat d'une expérience scientifique qui a mal tourné. Nous sommes assez proches d'un autre livre, que j'ai beaucoup aimé - et beaucoup conseillé lorsque j'étais libraire - "Un animal doué de raison" de Robert Merle, dont le sujet est très proche de celui-ci. J'y ai trouvé, outre des images qui sont dans ma tête, deux citations.

L'une est de Boris Vian :

"Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Le fond vert de la mer
Où valsent des bains d'algues
Sur le sable ondulé."

L'autre est de Claude Olivenstein (que j'ai aussi beaucoup conseillé dans mes activités de libraire) :

"Ce qui compte, c'est le choc de la révélation. Sa soudaineté et sa violence. Mettez-vous à la place de l'enfant [je pense qu'il parle ici d'enfants autistes]. Il a aperçu quelque chose qui, de loin, lui apparaît comme la perfection et la plénitude. Et, en même temps, il découvre qu'il en est irrémédiablement exclu. [...] Il souffre, il se sent condamné à vivre dans le monde réel comme en exil..." (Extrait d'une interview, mars 1983).

Cette impression de paradis perdu, la porte refermée juste après que l'on ait entrevu la perfection, à laquelle on ne peut atteindre... C'est cela que décrit si bien Rilke, ou Yves Bonnefoi dans L'arrière pays... Cette impression, je l'ai ressentie tant de fois, je la ressens tellement souvent dans mes rêves, que cette phrase me parle avec une acuité qui me fait frissonner.

joseph d'anvers session mouv radio acoustique

SAINT EXUPERY : Une ode à l'amitié


Je viens de terminer la lecture d'une biographie de Saint-Exupéry. Du coup, j'ai eu envie de relire tout ce que j'avais de lui dans ma bibliothèque. J'ai été un peu déçu par Vol de nuit. Par contre, j'ai relu Le Petit Prince. Ce livre m'avait été offert pour un anniversaire alors que j'étais en fac par mon meilleur ami de l'époque, Raymond R. (que nous surnommions affectueusement "Babar"). Je n'en dis pas plus. S'il tombe sur ce blog, il se reconnaîtra... Je ne sais pas ce qu'il est devenu. J'aimerais bien le revoir. Donc, c'était lui qui m'avait offert ce livre. Je l'ai lu des 10es de fois et, chaque fois, je suis émerveillé par la justesse de ce livre. C'est cela un chef d'oeuvre : un livre dans lequel chaque mot, chaque phrase est pesé et avec lequel on ne peut qu'être d'accord, en harmonie, que l'on aurait pu (si on en avait eu le talent!) écrire soi-même, mot-à-mot, mot pour mot. Quelle oeuvre extraordinaire. Un livre qui parle à tous et à chacun, quels que soient son âge, ses origines, ses croyances, sa culture, ses opinions... Quelle belle leçon de vie !

J'ai aussi relu Lettre à un otage que saint-Exupéry écrivit alors qu'il se trouvait aux Etats-Unis en 1940, avant qu'il ne rejoigne les armées alliées en Afrique du Nord pour lancer la grande offensive qui allait libérer la France et l'Europe de l'horreur du nazisme. C'est un livre moins connu que ses autres ouvrages. J'espère qu'on peut toujours se le procurer. Je voudrais vous en citer un extrait :

"C'est sans doute pourquoi, mon ami, j'ai un tel besoin de ton amitié. J'ai soif d'un compagnon qui, au-dessus des litiges de la raison, respecte en moi le pèlerin de ce feu-là. J'ai besoin de goûter, par avance, la chaleur promise, et de me reposer, un peu au-delà de moi-même, en ce rendez-vous qui sera nôtre.

"Je suis si las des polémiques, des exclusives, des fanatismes! Je puis entrer chez toi sans m'habiller d'un uniforme, sans me soumettre à la récitation d'un Coran, sans renoncer à quoi que ce soit de ma patrie intérieure. Auprès de toi, je n'ai pas à plaider, je n'ai pas à prouver; je trouve la paix (...). Au-dessus de mes mots maladroits, au-dessus des raisonnements qui me peuvent tromper, tu considères en moi seulement l'Homme. Tu honores en moi l'ambassadeur de croyances, de coutumes, d'amours particulières. Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente."

Quelle belle ode à l'amitié, non ? Je la dédie à tous mes amis qui consultent régulièrement ce blog.