Pour avoir lu de nombreux articles et vu plusieurs reportages sur cette affaire, je suis convaincu que l'accusation contre Florence Cassez a été montée de toutes pièces par la police mexicaine (ou ce qui en tient lieu). Sa culpabilité n'est pas prouvée et les accusations qui sont faites contre elle sont manifestement mensongères et ridicules. Sa condamnation à 60 ans de prison est absurde.
Je sais que nous n'avons pas de leçon de démocratie à donner à qui que ce soit (surtout avec à notre tête les "pantins ridicules" - pour reprendre les termes d'une chanson de Francis Cabrel contre la corrida) qui nous gouvernent... Faut-il encore que l'on s'adresse à une démocratie. Ce que n'est certainement pas le Mexique même s'il y a dans ce pays de très nombreux démocrates. Nous savons cependant que l'Etat mexicain, sa justice et sa police sont gangrenés par la corruption.
Nous ne valons guère mieux par les temps qui courent, c'est un fait. Ce n'est pas une raison pour accepter tout et n'importe quoi tant qu'il nous reste une certaine liberté pour dire haut et fort ce que nous pensons. Or, je pense, je suis même convaincu que Florence Cassez est victime d'une machination que dénoncent d'ailleurs beaucoup de Mexicains eux-mêmes.
Je n'ai hélas, aucune confiance dans ce que peuvent faire, pour obtenir sa libération, notre diplomatie qui vient de se ridiculiser lamentablement avec l'affaire tunisienne et a été en-dessous de tout dans l'affaire égyptienne. Comme la vague de fond menace de s'étendre (et ce n'est pas moi qui le regretterai, même si je redoute la violence qui peut toujours exploser), il se pourrait bien que Michèle Alliot-Marie, avec la finesse qui la caractérise et surtout son étonnante connaissance des dossiers, n'ait l'occasion de se ridiculiser davantage. Alors, ses coups de menton en faveur de Florence Cassez, de même que les rodomontades de notre président, ne risquent-ils pas de faire plus de mal que de bien pour sa libération.
C'est pourquoi je crois beaucoup plus à une pétition internationale en sa faveur et, en ce qui concerne la France, et en un boycott de l'Année du Mexique en France. Je sais que Florence Cassez elle-même a appelé à renoncer à ce boycott. Mais sous quelles pressions ?
Personnellement, je pense que c'est le moins que nous puissions faire. Ne pas déployer le tapis rouge à des pays qui ne respectent pas les droits humains ("human rights", comme le disent plus justement que nous les anglo-saxons), n'en déplaise à M. Frédéric Mitterand dont les contorsions langagières m'insupportent au plus haut point (les derniers ministres de la culture qui l'ont précédé n'ont pas brillé par leur courage mais lui bat tous les records !) Vivement que la mascarade s'arrête ! En tant que citoyen, je suis chaque jour un peu plus lassé et écoeuré par ce que j'apprends, je vois et j'entends.
"Il ne faut jamais baisser les bras parce que, sinon, on souscrit au désastre".