Nos bébés martinets sont partis. Hier soir, nous avons amené Martin n°2 sur son "terrain d'envol", le champ en pente que nous avions repéré à l'entrée de la corniche de Baza. Les choses se sont un peu précipitées car il ne pouvait plus tenir dans la maison et nous avions peur qu'il ne se blesse. Nous avons pris la décision de le relâcher malgré ses 32 grammes (il aurait dû, selon les normes, en peser au moins 40 gr.) mais le nourrissage était devenu de plus en plus en plus difficile et nous avions l'impression d'être des tortionnaires. Donc, avec Nadette, leur marraine, ma mère et moi, nous y sommes allés, avons emmaillotté les arbustes épineux dans lesqquels, s'il était tombé, il aurait déchiré ses fragiles ailes, et nous l'avons lâché. Tout s'est passé si vite que nous n'avons pas pu faire de photos ou de films. Il s'est élancé vers le sud, un peu gauchement d'abord, mais sans retomber, a fait un tour complet au-dessus de nous comme pour nous dire au-revoir, s'est dirigé vers Aubenas puis est revenu refaire un tour plus haut et direction Aubenas (c'est celui qui avait été trouvé au pied du dôme st. Benoît).
Lorsque nous sommes rentrés, Martin n°1, avait l'air tout bizarre. Est-ce que son "cousin" lui manquait ? Il a fallu le nourrir de force, à 45 min. d'intervalle. Il n'a pas bougé pendant toute la soirée et nous l'avons câliné puis couché.
Ce matin dans le ciel devant la maison, c'était le festival. Une multitude de martinets volaient de concert en poussant leur cri si caractéristique (il y avait des adultes et des bébés). Notre petit Martin n°1 a levé sa petite tête vers le ciel, je l'ai pris dans mes mains. Il les a regardés un moment puis il s'est élancé et s'est accroché à la moustiquaire du balcon. Nous avons pensé qu'il était prêt à les rejoindre. Nous avons ouvert en grand et il s'est envolé vers la vallée. Ciao, petitou... Que saint François, l'ami des oiseaux, te protège.
St. François d'Assise prêchant aux oiseaux
Une chose est sûre, c'est qu'ils étaient prêts à partir malgré leur poids qui aurait dû être supérieur mais, depuis plusieurs jours, rien à faire. Ils ne gagnaient pas un gramme. Les autres paramètres étaient bons : leurs ailes étaient bien développées, lisses et brillantes, ils avaient de l'énergie à revendre, ils savaient voler. Ce que nous risquions en les gardant davantage, c'était de leur faire rater la migration et ils auraient été définivement perdus.
Quant à les garder jusqu'au printemps prochain, inutile d'y penser : ce sont des oiseaux qui ne se nourrissent qu'en volant et sont taillés pour le vol en altitude. De plus, ils sont très sociables et ne vivent qu'en colonie. Il aurait été impossible de les garder en captivité même pour leur bien.
Il ne nous reste qu'à espérer qu'avec la compagnie de leurs congénères, ils réussiront leur réadaptation au ciel et parviendront à partir en migration. Nous leur souhaitons bon vent et bonne chance !
Magnifique et très émouvant
RépondreSupprimerNous avons vécu, ma compagne et moi la même expérience avec un oisillon martinet, nourrit dés le début au steack haché, il en a d'ailleurs consommé pas loin de 200g au total..
RépondreSupprimerCela était en juillet 2008... et dans l'aude..