"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

dimanche 12 novembre 2023

Grand Corps Malade "Retiens les rêves" (Clip Officiel)


Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, né le 31 juillet 1977 au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), est un slameur, poète, auteur-compositeur-interprète et réalisateur français. Son nom de scène fait référence à la fois au grave accident qui l'a handicapé et à sa grande taille (1,90 m). Le 16 juillet 1997, alors qu'il se destinait à une carrière de basketteur professionnel, suite à un accident de plongeon mal maîtrisé dans une piscine, il est victime d’une fracture des vertèbres cervicales. Après trois mois en réanimation, il se réveille presque entièrement paralysé. Après plus d'un an en rééducation, il retrouve une partie de la motricité de ses jambes mais il doit abandonner toute idée de devenir un sportif de haut niveau. Il  revient alors à ses 1ères amours, le slam, dont il écrivit les premiers textes dès l’âge de 15 ans.

En 2006, il publie son premier album, Midi 20, classé 10e sur 200 parmi les meilleures ventes d'albums de l'année. 

En 2008, il sort son deuxième album, Enfant de la ville, plus profond dans les textes et avec des accompagnements musicaux plus affirmés.

En 2010, il sort son troisième album, 3e Temps, marqué par un ton quelque peu différent et des textes plus engagés. 

En 2012, il publie un roman autobiographique Patients, qui sera adapté au cinéma sous le même titre en 2017.

En 2013, il publie son quatrième album studio, Funambule, empreint d'une touche très familiale et pleine de tendresse. 

En 2015, il sort Il nous restera ça, un album-concept dans lequel il invite plusieurs artistes de différentes générations à slamer, dont Renaud, Hubert-Félix Thiéfaine ou encore Jeanne Cherhal.

En 2018 paraît son sixième album, Plan B et en 2020, son septième, Mesdames.

En 2022, il réalise l'album Éphémère, en collaboration avec Gaël Faye et Ben Mazué.

Son dernier album, Reflets, est sorti en 2023. C'est sur cet album que figure le titre "Retiens les rêves".

Ses textes, toujours empreints d'une grande poésie, sont soutenus par sa belle voix de basse, sur des mélodies d'une grande beauté.   

[Ce texte est beaucoup inspiré de la fiche Wikipedia consacrée à Grand Corps Malade]

samedi 11 novembre 2023

Serge Reggiani, "Les loups sont entrés dans Paris" | Archive INA

Les loups sont entrés dans Paris est une chanson française écrite en 1967 par Albert Vidalie, sur une musique de Louis Bessières, interprétée par Serge Reggiani. En 1968, la chanson connut une grande notoriété après qu’elle eut été prise comme hymne par les étudiants révoltés. Elle sortit alors en 45 tours et s’écoula en quelques mois à 50 000 exemplaires.   

On considère généralement que la chanson fait référence à l’entrée de l’armée allemande dans Paris le 14 juin 1940 et une ode à la Résistance. N'oublions pas que Serge Reggiani n'avait que 8 ans lorsqu'il a fui l'Italie fasciste avec ses parents pour se réfugier en France. Même s'il est toujours resté très discret sur cet épisode de sa vie, on ne peut croire qu'il n'ait pas été marqué par ce passé douloureux.  

Cette chanson a été interprétée par Catherine Ringer et Patrick Bruel à la soirée de soutien à Charlie Hebdo et aux victimes de l'attentat subi par le journal, le 11 janvier 201513.


vendredi 10 novembre 2023

POESIE - COMME UNE PRIERE



Marc Chagall - violoniste


Comme une prière... 

Comme une prière

J’aimerais te donner

Le jaune des genêts

Qui bordaient hier la route

Ou bien ces fleurs des champs

Ourlant d’or les rochers

 

J’aimerais t’offrir

Ce village niché

Dans un creux de vallée

Baigné par le soleil

Et ces champs verts de blé

Ondoyant sous le vent

 

La lumière d’orage

Inondait de mauve les collines

Ou bien comme une offrande

Que j’offrirais au cœur

- Tu sais ce qui remue au fond –

Devant le beau

 

A se dire qu’aucun humain

Jamais ne pourra inventer

Ces formes belles

Que la nature crée

Ni peindre de couleurs

Aussi parfaites aucune de ses créations

 

Je passai par Rompon

Saluer la chapelle du Prédicant

Comme l’amie que l’on sait retrouver

Fidèle, vous attendant, à jamais

La vallée rayonnait, lavée par l’orage récent

 

Les senteurs, libérées par la pluie

S’élevaient

De la route étroite,

Bordée de pins et de cyprès

Comme une symphonie

La beauté me frappa

Bleue, perdue dans les vagues de brume

 

Au loin, le Rhône

Dessinait son chemin

Lui qui servit longtemps de lien

Entre les peuples

Reliant la montagne à la mer

Inspirant tant et tant de poètes

 

[Roland Comte - Ardèche, juin 1972]

Ce poème, écrit en 1972, fait partie de mon recueil inédit "Paroles du vent"

Thirteen Senses - Into The Fire (Official Video)

dimanche 5 novembre 2023

Mylène Farmer - C'est une belle journée (Clip Officiel)


Mylène Farmer : C’est une belle journée

Paroles de Mylene Farmer, musique de Laurent Boutonnat, clip de Benoît Di Sabatino

© REQUIEM PUBLISHING - 2001

Allongé le corps est mort

Pour des milliers

C'est un homme qui dort...

A moitié pleine est l'amphore

C'est à moitié vide

Qu'on la voit sans effort

Voir la vie, son côté pile

Oh philosophie

Dis-moi des élégies

Le bonheur

Lui me fait peur

D'avoir tant d'envies

Moi j'ai un souffle à cœur

Aussi

 

C'est une belle journée

 

Je vais me coucher

Une si belle journée

Qui s'achève

Donne l'envie d'aimer

Mais je vais me coucher

Mordre l'éternité

A dents pleines

C'est une belle journée

Je vais me coucher

Une si belle journée

Souveraine

Donne l'envie de paix

Voir des anges à mes pieds

M'faire la belle

 

Allongé le corps est mort

Pour des milliers

C'est un homme qui dort...

 

A moitié pleine est l'amphore

C'est à moitié vide

Que je la vois encore

Tout est dit puisqu'en amour

Si c'est du lourd

Le cœur est léger

Des élégies toujours

Les plaisirs, les longs, les courts

Vois-tu en amour

Moi, j'ai le souffle court

Vois-tu

 

Belle

La vie est belle

Comme une aile

Qu'on ne doit froisser

Belle

La vie est belle

 

Et je vais là

Belle

La vie est belle

Mais la mienne

Un monde emporté

Elle, j'entre en elle

Et mortelle, va.

Merci à paroles.net pour les paroles de cette chanson

Sur la chanson

Cette chanson de Mylène Farmer est sortie en single le 16 avril 2002 en tant que deuxième extrait de la compilation « Les mots ». La chanson connaît un grand succès, atteignant la 5e place du Top 50. Certifiée disque d'or, elle permet au Best of « Les mots » d'atteindre le million d'exemplaires vendus, devenant ainsi la meilleure vente de compilations de l'année 2002. Mylène Farmer sera élue « Artiste féminine de l'année » aux NRJ Music Awards, pour la quatrième année consécutive.

Mais ne nous fions pas au ton enjoué de la chanson portée par la musique entraînante de Laurent Boutonnat car, en fait, cette chanson parle de suicide :  

Le clip

Dans un style minimaliste et sur un fond clair, le clip est un dessin animé composé de dessins créés par Mylène Farmer elle-même. Il présente une femme rousse (évocation de la chanteuse) dont la vie est teintée de mélancolie.

Entourée d'un mouton espiègle qui représente la joie de vivre, elle n'arrive pas à s'extirper de son ennui et de ses idées noires, si bien que le mouton lui-même commence à déprimer.

Il faudra que le mouton se multiplie pour qu'elle finisse enfin par sourire. Regardant dans un miroir, elle se met alors à replonger dans sa part d'enfance et d'innocence. Traversant le miroir, elle voit son jeune double insouciant en train de s’amuser, de danser, avant que celui-ci ne commence à s'envoler en tenant un ballon rouge.

Récupérant le ballon comme pour retenir cette part d'insouciance, elle l'accroche à un arbre qui semble mort, lui redonnant ainsi un aspect vivant.

Le soir venu, couchée dans son lit, la femme et l'enfant ne forment plus qu'un seul être joyeux, rejoint par le mouton espiègle, avant que la mention « à suivre » ne marque la fin de cette « belle journée ».

Les paroles

Sur une rythmique pop composée par Laurent Boutonnat, Mylène Farmer écrit un texte d'apparence joyeuse, mais qui se révèle en fait être une chanson sur le suicide (« Je vais me coucher, mordre l'éternité à dents pleines », « Voir des anges à mes pieds », « M'faire la belle »).

Elle avouera s'être auto-censurée, la phrase initiale « C’est une belle journée, je vais me tuer » ayant été remplacée par « C’est une belle journée, je vais me coucher », afin que la chanson ne soit pas prise pour un appel au suicide par des personnes fragiles.

L'influence d'Emily Dickinson et de Pierre Reverdy se fait à nouveau ressentir dans ce texte, tandis que certains voient également une référence au poème Le Dormeur du val d'Arthur Rimbaud, dans les couplets « Allongé, le corps est mort, pour des milliers c'est un homme qui dort ».

[Cette analyse est empruntée à Wikipedia qui consacre une fiche entière à cette chanson]


samedi 4 novembre 2023

Zaho de Sagazan - La symphonie des éclairs

Hallelujah de Leonard COHEN


Hallelujah de Léonard Cohen

« C'est une chanson triste et joyeuse, sacrée et profane. Hallelujah est un hymne étrange et ambivalent, une ode à la musique et à ses pouvoirs mystérieux.

« Il paraît qu’un accord mystérieux que jouait David plaisait à Dieu. Mais la musique ne t’intéresse pas, n’est-ce pas ? Ça fait comme ça : la quarte, la quinte, le mineur tombe, le majeur monte, Le roi perplexe composant Alléluia. »

A qui Leonard Cohen s’adresse-t-il quand il évoque cet épisode tiré de la Bible ? La première strophe d’Hallelujah fait référence à David, le roi musicien, mais le reste de la chanson s’éloigne de la religion. Au fur et à mesure, on comprend que Leonard Cohen évoque une femme qu’il a connue, qu’il a aimée et qu’il ne voit plus. C’est certainement à elle qu’il s’adresse depuis le début de la chanson. Dans certaines versions "live" de ce titre, il lui rappelle quelques moments intimes où ensemble ils profanaient le verbe sacré dans la joie. Sur une mélodie ascendante évoquant tout à la fois un regard porté avec espoir vers le ciel mais aussi la jouissance il déclame « Je me souviens, lorsque j’entrais en toi, de même la colombe sacrée, chacun de nos râles chantaient Alléluia. »

La musique suit le texte et comme lui, elle est aussi ambivalente. Alléluia, le seul mot du refrain est baigné d’accords mineurs qui lui donnent un caractère mélancolique. L’harmonie très simple pourrait être celle d’une banale chanson amoureuse et pourtant, le timbre de l’harmonium et le chœur de femmes nous font immanquablement penser à un chant gospel. Cet Alléluia est une sombre réjouissance ou une douce litanie, un chant méditatif assurément, qui nous touche au plus profond, tels les hymnes qu’un compositeur classique comme Edward Elgar dédiait jadis à Dieu.

Parmi les artistes qui ont repris le seul titre numéro 1 des ventes en France de Leonard Cohen, on ne compte pas seulement les cordes du Royal Philharmonic Orchestra. Il y a aussi Bob Dylan, Bon Jovi, Rufus Wainwright sans oublier John Cale et son enregistrement de 1991 qui inspire à un ange nommé Jeff Buckley sa propre reprise épurée et des accords plus mystérieux encore, joués à la guitare électrique.

Aujourd’hui il est fou de se dire que la maison de disque CBS avait dans un premier temps refusé de produire cette chanson, considérant que l’album Various Positions était mal mixé et trop intimiste. Il aura fallu qu’un petit label texan donne pour la première fois une chance à cette chanson, triste et joyeuse, sacrée et profane à la fois, pour que des années plus tard Jeff Buckley chante comme un rituel, en rappel de ses concerts, cette confession musicale qui fait comme ça : la quarte, la quinte, le mineur tombe, le majeur monte, Leonard Cohen composant Hallelujah. »

Max Dozolme [Podcast France Musique]