Pierre Barouh, né Élie Barouh, est un
auteur-compositeur-interprète, acteur et producteur français né le 19 février
1934 à Paris 15e et mort le 28 décembre 2016 à Paris 14e, à l'âge de 82 ans.
Il est célèbre pour son
importante participation sur le film Un homme et une femme (acteur et
auteur-interprète de la chanson du film), ainsi que pour sa maison de
production intitulée Saravah qui fera découvrir, entre autres, Jacques Higelin, Brigitte Fontaine, ainsi que la bossa nova en France.
Biographie
Élie Barouh, son frère, et sa
sœur vivent heureux avec leurs parents, juifs originaires de Turquie, marchands
de tissus sur les marchés de Levallois-Perret jusqu'à la Seconde Guerre
mondiale, quand leurs parents doivent les cacher à Montournais, en Vendée, dans
trois familles différentes ; Élie, dès lors rebaptisé Pierre, trouve refuge
chez Hilaire et Marie Rocher[1].
De ces années d'enfance, il puise l'inspiration de chansons telles que La bicyclette, Des ronds dans l'eau, Les
Filles du dimanche.
Journaliste sportif après la
guerre et joueur dans l'équipe nationale de volley-ball, Pierre Barouh passe
quelques mois au Portugal où il découvre la chanson brésilienne. En 1959, il
s'embarque sur un cargo pour le Brésil sans y rencontrer ses idoles. De retour
à Paris, il fait connaissance des principaux auteurs et compositeurs brésiliens
de bossa nova.
Il a été le 2ème mari d'Anouk Aimée, rencontrée sur le tournage d'Un homme et une femme, de Claude lelouch dont il avait composé la musique.
Cinéma et théâtre
En tant qu'acteur, il joue le
rôle du chef des gardians dans D'où viens-tu Johnny ? et le rôle de
Pierre dans Une fille et des fusils. En tant qu'auteur-interprète, il
obtient quelques beaux succès avec La
Plage, immortalisée par Marie
Laforêt, et surtout le guitariste Claude
Ciari, Tes dix-huit ans ou Monsieur de Furstemberg. Il tourne un
documentaire, devenu mythique, sur les débuts de la bossa nova, avec son ami de
toujours, Baden Powell de Aquino.
De retour en France en 1966, il
participe au film Un homme et une femme de Claude
Lelouch, qui obtient la Palme d'or du
Festival de Cannes 1966. Acteur dans le film et auteur d'une version
française (Samba Saravah) de la
chanson Samba da Bênção de Baden Powell et Vinícius de Moraes - honteusement « oubliés » sur le générique - et
interprète des chansons de la bande originale, son succès est énorme. Pierre Barouh épouse alors Anouk Aimée, actrice principale dans ce film, en
1966. Ils divorcent 3 ans plus tard.
Avec ses premiers gains il achète
une maison au Boupère, au lieu-dit La Morvient près du moulin de la Morvient,
situé sur la rivière (Le Lay) où il a passé son enfance vendéenne. Plusieurs
années plus tard, lorsque le moulin cesse son activité, il y installe un studio
d'enregistrement puis en 1999, de quoi y accueillir des artistes. Il en profite
pour mettre en avant le talent des autres, en créant son propre label, Saravah, peu avant la sortie du film Un
homme et une femme. Au sein de ce label, il souhaite mélanger les
musiciens et les styles, multiplier les rencontres musicales. Il travaille
notamment avec Pierre Akendengué, Brigitte Fontaine, Areski Belkacem, Naná
Vasconcelos, Gérard Ansaloni, Jacques Higelin, Alfred Panou, Maurane, Allain Leprest, et Richard Galliano, David
McNeil, Bïa, Françoise Kucheïda, Véronique Balmont... et en jazz, Daniel Mille, René Urtreger, Steve Lacy,
Barney Wilen, Maurice Vander…
Avec sa deuxième épouse,
Dominique, il réalise une série de spectacles au Théâtre Mouffetard et au Théâtre
du Ranelagh. Il enregistre avec elle La
Transatlantique et La Nuit des
masques. De leur union naît Benjamin, actuel responsable de Saravah, aux Herbiers en Vendée. De la
rencontre de Pierre Barouh et de
l'équipe du Théâtre Aleph (à Ivry)
naît un opéra, Le Kabaret de la dernière
chance, dont la chanson sera la dernière enregistrée par Yves Montand. Celui-ci dira de cette chanson
qu'elle fut une des plus belles qu'il ait enregistrées. La chanson Le Kabaret de la dernière chance sera
reprise en 1995 par Pascal Brunner
sur son album SIMPLEMENT.
Pierre Barouh est aussi le compositeur de la chanson La bicyclette, interprétée par Yves Montand.
Il se lance en 1979 dans la
réalisation d'un film, Le Divorcement, mais sans succès.
Le Japon
Pierre épouse une Japonaise,
Atsuko Ushioda, antiquaire à Paris, qu'il accompagne chaque hiver à Tokyo,
partageant sa vie entre le Japon et la Vendée. Dans les années 1980, il
participe à des projets musicaux au Japon. Les deux disques (Le Pollen, chanson dédiée à Jean Cormier et Sierra) auront peu de succès en France, mais permettent à Pierre Barouh de découvrir un pays dont
il tombe amoureux. Il y ouvre un bureau de Saravah.
Sa fille Maïa, née en 1985, est aussi auteur-compositeur-interprète et
poursuit une carrière internationale avec une troupe japonaise. Pierre et
Atsuko ont deux autres enfants : Amie-Sarah et Akira.
Il a continué à sortir des
albums, à réaliser des films et des documentaires, à écrire des pièces de
théâtre, il compose également pour Jean-Claude
Killy la musique des Jeux olympiques
d'Albertville.
Le label Saravah quant à lui est le plus ancien label français en activité.
Pierre Barouh meurt le 28
décembre 2016 à 82 ans. Il est enterré une semaine plus tard au cimetière de
Montmartre.
Productions
Outre la musique (24 disques de
1966 à 2011), il réalisera 13 court-métrages, jouera dans 14 films, et
composera une 10e de musiques de films, dont la BO d’Un
homme et une femme (1966) et, ce qui est moins connu, celle d’Ocean’s
Thirteen (2007). Il publia aussi un livre, Les rivières souterraines, en partie autobiographique (2012).
Sur ce blog
Je lui ai consacré plusieurs
articles sur ce blog :
- - Pierre Barouh, compléments biographiques (17
septembre 2015)
- Chanson française : Pierre Barouh, « LePollen » (11 février 2013) dans lequel j’ai essayé de transcrire les
paroles de cette chanson-poème dans laquelle, avec ses amis Jean Cormier et
David Sylvian, il énumère toutes les personnes qui ont influencé sa vie. Ce texte est une merveilleuse ode à l'amitié.
[Cet article est en grande partie compilé à partir de la biographie de Pierre Barouh publiée par Wikipedia]
[1] A 6 ans,
il sera obligé de porter l’étoile juive imposée par les nazis.
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