"...don't be stuck in the every day reality, allow yourself to dream, have faith in your wildest dreams." [AaRON]

"Ne restez pas scotchés à la réalité quotidenne. Permettez-vous de rêver. Croyez en vos rêves les plus fous..." [AaRON]

mardi 31 août 2010

CINEMA : MES DERNIERES CRITIQUES

  • L'associé du diable de Taylor Hackford (1997) avec Keanu Reeves et Al Pacino
  • Vanillia Sky de Cameron Crowe (2001) avec Tom Cruise
  • L'envolée sauvage de Carroll Ballard (1998)
  • Pleasantville de Gary Ross (1998)
  • Immortel ad vitam d'Enki Bilal (2002)
A lire sur Cinérock07

lundi 30 août 2010

ROCK SANS PAPIERS - 18 SEPTEMBRE A BERCY


"Nous, artistes, musiciens, comédiens, réalisateurs, écrivains, plasticiens, professionnels de la musique, du spectacle, du cinéma, de l’information, de la culture, des scientifiques et universitaires, des personnalités associatives, syndicales et politiques, avec la majorité des citoyens français, nous déclarons solidaires des milliers de sans-papiers qui grandissent, étudient, et vivent à nos côtés dans notre pays.

Nous refusons que des enfants, souvent nés et scolarisés en France, soient expulsés avec leurs parents vers des pays qu'ils ne connaissent pas ou plus et dont certains ne parlent même pas la langue.


Nous refusons que des parents soient arrêtés, menottés, rudoyés, humiliés et enfermés dans des Centres de Rétention Administrative sous les yeux de leurs enfants.


Nous refusons que des familles parce qu'elles n'ont pas de papiers soient séparées, le père brutalement expulsé à des milliers de kilomètres tandis que la mère et les enfants restent ici, souvent dans la misère et traumatisés à vie.


Nous refusons que des travailleurs, qui bien souvent exercent leur métier dans des conditions pénibles, car sans droit, dont la plupart cotisent (retraites, maladie, chômage...) et paient des impôts en France vivent en permanence dans la peur et la clandesinité."
"Nous refusons les lois Besson sur l'immigration qui bafouent le droit d'asile français et font honte au pays des Droits de l'Homme.


Comme certains l’ont fait en d’autres périodes de l’histoire, en accord avec les principes du droit international qui protègent les migrants, en accord avec les droits de l'homme et de l'enfant, comme avec les valeurs universelles de fraternité, d’égalité, de liberté et d’accueil de notre République, nous appelons à résister à ces pratiques indignes et inhumaines."

ICI et toutes les autres informations sur "Rock sans papiers" (artistes signataires, associations et organismes partenaires, progamme, renseignements pratiques : covoiturage, etc.)

SIGNEZ L'APPEL DU 18 SEPTEMBRE/SOUTENEZ L'ACTION DE ROCK SANS PAPIERS !



Photo non créditée Merci à Paperblog.fr

Jean-Louis TRINTIGNANT viendra lire le poème de Prévert "Etranges étrangers"

Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel



hommes des pays loin


cobayes des colonies

Doux petits musiciens


soleils adolescents de la porte d’Italie


Boumians de la porte de Saint-Ouen


Apatrides d’Aubervilliers


brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris

ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied


au beau milieu des rues


Tunisiens de Grenelle


embauchés débauchés


manœuvres désœuvrés

Polacks du Marais du Temple des Rosiers


Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone


pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre


rescapés de Franco

et déportés de France et de Navarre


pour avoir défendu en souvenir de la vôtre


la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus


tiraillés et parqués


au bord d’une petite mer


où peu vous vous baignez


Esclaves noirs de Fréjus

qui évoquez chaque soir


dans les locaux disciplinaires


avec une vieille boîte à cigares


et quelques bouts de fil de fer

tous les échos de vos villages


tous les oiseaux de vos forêts


et ne venez dans la capitale

que pour fêter au pas cadencé


la prise de la Bastille le quatorze juillet

Enfants du Sénégal

dépatriés expatriés et naturalisés


Enfants indochinois


jongleurs aux innocents couteaux


qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés

de jolis dragons d’or faits de papier plié


Enfants trop tôt grandis et si vite en allés

qui dormez aujourd’hui de retour au pays


le visage dans la terre


et des bombes incendiaires labourant vos rizières

On vous a renvoyé


la monnaie de vos papiers dorés


on vous a retourné

vos petits couteaux dans le dos

Étranges étrangers


Vous êtes de la ville

vous êtes de sa vie


même si mal en vivez


même si vous en mourez.

Jacques PRÉVERT "Grand bal du printemps" ( Éditions Gallimard,1976 )


 
 
 
 

dimanche 29 août 2010

CINEMA : "LIBERTE" DE TONI GATLIF (REACTION AUX EXPULSIONS DE ROMS)


Affiche du film de Tony Gatlif  "Liberté"

Voici la réaction dans Le Monde de Tony GATLIF, réalisateur du film "Liberté", aux expulsions de Roms auxquelles se livre actuellement le gouvernement français, dans le mépris des droits de l'Homme :

"La tristesse de Tony Gatlif

"Dans le film Liberté (2010), Tony Gatlif raconte la vie des Tziganes dans un village français pendant l'Occupation. Il réagit à l'actualité :


" Eric Besson s'insurge contre l'emploi du mot "rafle". Mais comment dire autrement, quand on chasse au petit matin des gens sans recours, sans défense, pour les renvoyer en Roumanie, d'où parfois ils ne viennent pas. En Roumanie, où le racisme, la violence à leur égard sont sans commune mesure [Voir à ce sujet Enquête exclusive du 22/08/2010 : Roms, tsiganes, des vérités qui dérangent de Bernard de La Villardière - M6.] Que ce soit la France, qui joue à ça, n'est pas compris dans les anciens pays de l'Est. Elle fait le jeu des pires extrêmes droites. Elle les légitime.

Je n'ai pas seulement mal pour la France, j'ai peur. La France, ses philosophes, les droits de l'homme ont toujours fait rêver. En Hongrie, en Bulgarie, elle cautionne les pires dérives fascistes. En 1940, la haine antijuive tenait la main à la haine antitzigane. On sait ce qui est arrivé. Aujourd'hui, partout en Europe, la plus grande misère, la plus désarmée, elle est chez les Tziganes. Les Tziganes ne font pas tous la manche dans le métro. Et quand bien même, où serait le mal ? Ça fait froid dans le dos.


Moi, je suis né en Algérie, alors française, d'une mère gitane et d'un père berbère. J'espère bien avoir dans mes ancêtres un juif et un black, peut-être, avec beaucoup de chance, un Indien d'Amérique.


Je suis arrivé en France en 1962, et depuis que j'ai ouvert les yeux avec une caméra, je me bats. Pour combattre le préjugé par la musique, le cinéma, la poésie. On assiste, impuissants, à une formidable régression.

Reste tout de même l'espoir d'un retour de conscience. Aujourd'hui, le sort des Roms est à la merci des aides de l'Europe. Mais attention : quand on dit "aide", les gens croient qu'il s'agit de donner du fric, comme on en donne aux paysans. Or, le peuple tzigane ne réclame rien.


Simplement, c'est un peuple flottant, il flotte en dessous, dans une espèce de marais, sans école, sans médecine, sans aide sociale. Ce n'est pas normal. Il réclame simplement le respect de la loi. Le respect tout court. De ne plus être traité comme des citoyens de seconde zone.


Dans le sud de la France, ils étaient convenablement traités. Aujourd'hui, ça se dégrade, comme à Arles, où on les installe de façon indigne. Que faire contre la force du préjugé ? Quel film je devrais faire ? Les Raisins de la colère ? On n'en est pas loin. Mais ça me fait mal au coeur de faire ça en France. " Jean Thiberville

Je souscris entièrement aux propos de Tony Gatlif.
Je remercie mon amie Jacqueline FERRAND de m'avoir communiqué ce texte paru dans Le Monde.

vendredi 27 août 2010

perry blake - sandriam



Perry BLAKE - "Sandriam" (1999)

L'ODYSSEE DES MARTINS : NOS MARTINETS NE VEULENT PAS PARTIR


Il faut croire qu'ils sont bien à Aubenas, nos petits Martin(s) car on les a vus encore aujourd'hui. Hier soir, nous avons assisté à un véritable ballet dans le ciel. C'était comme un feu d'artifice  (sans les couleurs).  Nous avons aussi pu observer pour ceux qui nichent vers le château (photo ci-dessus prise hier soir), qu'à la différence de ce qu'on lit partout, même sur les sites ornithologiques les plus sérieux, que le martinet se pose : sur les corniches, les rebords de fenêtres, la moindre aspérité d'un mur. Ses griffes sont d'ailleurs faites pour cela. L'idée selon laquelle, à partir du moment où il a pris son envol, il ne se poserait plus jamais est totalement absurde et contredite par l'observation. On se demande d'ailleurs comment un animal, quel qu'il soit, pourrait ne jamais dormir ni se reposer. Cela n'a aucun sens.


Voici une photo prise hier soir 26 août de nos fenêtres où l'on voit la colonie de martinets d'Aubenas en train de chasser. Nos petits Martin(s) devaient en faire partie.

jeudi 26 août 2010

Sting - Fragile



STING. Fragile

WILLIAM CORLETT


C'est un auteur peu connu en France. Je l'ai découvert grâce au livre "Deux garçons bien sous tout rapport" (Two gentlemen sharing) qui décrit, avec un humour "so typically english" l'installation de deux homosexuels londoniens dans un petit village de la campgange anglaise. La description des réactions des "autochtones" à l'arrivée de ces "extraterrestres" (d'une part parce qu'ils sont homo, d'autre part parce qu'ils sont de la ville) est hilarante. Leur présence révèle aussi les travers de ce petit village où presque chacun cache un cadavre dans son placard.

Ayant beaucoup aimé ce livre, j'ai voulu en lire d'autres du même auteur. Par Wikipedia, j'ai découvert que William Corlett était surtout connu pour ses pièces de théâtre et ses livres pour enfants. Il avait cependant écrit un livre autobiographique, Now and then (1995) que je me suis procuré. C'est un excellent livre, de grandes qualités littéraires, très sensible où l'humour est toujours présent. Je vous le recommande. Malheureusement, pour ceux qui ne lisent pas l'anglais, je ne crois pas qu'il soit traduit en français.

Dernière chose. William Corlett aimait beaucoup la France. Il est mort en 2005 d'un cancer à Sarlat, où il vivait à la fin de sa vie.

Lien en anglais sur Wikipedia : William Corlett

mercredi 25 août 2010

Liberté - bande annonce



Un film magnifique que nos gouvernants devraient méditer !

EXPULSION DE ROMS : LA FRANCE MONTREE DU DOIGT


Eugène DELACROIX - La liberté guidant le peuple (Musée du Louvre)

Aux sévères critiques de la politique actuelle du gouvernement français faites par la presse internationale, l'ONU, le Conseil de l'Europe et la Commission européenne, vient maintenant s'ajouter la voix de l'Eglise par une condamnation sans embage du pape Benoît XVI , lui-même à laquelle s'est ajoutée celle de la conférence des évêques de France et d'un prêtre lillois, qui a rendu sa médaille au ministre de l'intérieur. D'autres personnalités ont refusé la légion d'honneur pour les mêmes raisons. La protestation monte, même dans les rangs de la majorité présidentielle (Dominique de Villepin, Christine Boutin, etc.). Une fois de plus, le gouvernement adopte une attitude d'autisme vis à vis de ces réactions. Il ne le devrait pas car au-delà de positions politiciennes, des citoyens sont touchés dans leurs convictions fondamentales, qu'elles soient religieuses ou républicaines. Un gouvernement qui ne comprend pas que le malaise qu'il soulève dans toutes les couches de la population, y compris celles qui l'ont soutenu, est sérieux et profond, creuse sa propre tombe et compromet sérieusement son avenir.

mardi 24 août 2010

ODYSSEE DES MARTINS (SUITE)



Ce soir, mardi 24 août, il y avait encore des martinets dans le ciel. Nos Martins ne sont pas seuls. Ils sont bien entourés et auront eu le temps d'apprendre à se nourrir et à voler en compagnie de leurs aînés avant de partir vers le grand Sud.

Pour ceux que ces oiseaux passionnants intéressent, vous pourrez trouver des informations sur les sites suivants :

- Le martinet noir sur Wikipédia
- Conseils pour sauver un bébé martinet tombé du nid (La hulotte) 
- Birdlife (Site suisse)
- Site de jeunes ornithologues belges sur le martinet noir
- La migration des martinets et des hirondelles
- Forum Doctissimo (merci surtout à lili31johan et Akinouche dont l'aide nous a été précieuse pour réussir ce sauvetage).

CARNET BLEU : ANGES & CHEVALIERS




"Lancelot regarda son gobelet.
- Il est immortel, dit-il enfin. Mais pourquoi devrait-il être humain ? Est-ce que vous attendez des anges qu'ils soient humains ?"

T.H. WHITE. La quête du roi Arthur : la sorcière de la forêt.

dimanche 22 août 2010

CARNET BLEU (EXTRAITS)

La lune sur la vallée de l'Ardèche (photo Geneviève AK)

"Tous les voyages commencent par des rêves"

Eric ORSENNA, entendu sur France Inter à propos de son livre sur Bartholomé, le frère de Christophe Colomb.

samedi 21 août 2010

L'ODYSSEE DES MARTINS : AU REVOIR A NOS BEBES !


Nos bébés martinets sont partis. Hier soir, nous avons amené Martin n°2 sur son "terrain d'envol", le champ en pente que nous avions repéré à l'entrée de la corniche de Baza. Les choses se sont un peu précipitées car il ne pouvait plus tenir dans la maison et nous avions peur qu'il ne se blesse. Nous avons pris la décision de le relâcher malgré ses 32 grammes (il aurait dû, selon les normes, en peser au moins 40 gr.) mais le nourrissage était devenu de plus en plus en plus difficile et nous avions l'impression d'être des tortionnaires. Donc, avec Nadette, leur marraine, ma mère et moi, nous y sommes allés, avons emmaillotté les arbustes épineux dans lesqquels, s'il était tombé, il aurait déchiré ses fragiles ailes, et nous l'avons lâché. Tout s'est passé si vite que nous n'avons pas pu faire de photos ou de films. Il s'est élancé vers le sud, un peu gauchement d'abord, mais sans retomber, a fait un tour complet au-dessus de nous comme pour nous dire au-revoir, s'est dirigé vers Aubenas puis est revenu refaire un tour plus haut et direction Aubenas (c'est celui qui avait été trouvé au pied du dôme st. Benoît). 

Lorsque nous sommes rentrés, Martin n°1, avait l'air tout bizarre. Est-ce que son "cousin" lui manquait ? Il a fallu le nourrir de force, à 45 min. d'intervalle. Il n'a pas bougé pendant toute la soirée et nous l'avons câliné puis couché. 

Ce matin dans le ciel devant la maison, c'était le festival. Une multitude de martinets volaient de concert en poussant leur cri si caractéristique (il y avait des adultes et des bébés). Notre petit Martin n°1 a levé sa petite tête vers le ciel, je l'ai pris dans mes mains. Il les a regardés un moment puis il s'est élancé et s'est accroché à la moustiquaire du balcon. Nous avons pensé qu'il était prêt à les rejoindre. Nous avons ouvert en grand et il s'est envolé vers la vallée. Ciao, petitou...  Que saint François, l'ami des oiseaux, te protège.

St. François d'Assise prêchant aux oiseaux
Une chose est sûre, c'est qu'ils étaient prêts à partir malgré leur poids qui aurait dû être supérieur mais, depuis plusieurs jours, rien à faire. Ils ne gagnaient pas un gramme. Les autres paramètres étaient bons : leurs ailes étaient bien développées, lisses et brillantes, ils avaient de l'énergie à revendre, ils savaient voler. Ce que nous risquions en les gardant davantage, c'était de leur faire rater la migration et ils auraient été définivement perdus.

Quant à les garder jusqu'au printemps prochain, inutile d'y penser : ce sont des oiseaux qui ne se nourrissent qu'en volant et sont taillés pour le vol en altitude. De plus, ils sont très sociables et ne vivent qu'en colonie. Il aurait été impossible de les garder en captivité même pour leur bien.

Il ne nous reste qu'à espérer qu'avec la compagnie de leurs congénères, ils réussiront leur réadaptation au ciel et parviendront à partir en migration. Nous leur souhaitons bon vent et bonne chance !

CINEMA/MUSIQUE - Venus - Beautiful Days



Changement total d'univers ! (Mais c'est aussi ce que j'aime) : Avec des extraits de l'incroyable film d'Enki Bilal Immortel - Ad vitam et d'autres images oniriques (on reconnaît entre autre des scènes de films comme Avalon, Christian Bale dans Equilibrium, etc. ...) sur la superbe chanson "Beautiful days" interprétée par le groupe Venus. Depuis, cette chanson a servi aussi à illustrer la publicité pour le parfum "La vie est belle" de Lancôme, avec Julia Roberts.

Merci à Glotziok pour avoir posté cette vidéo sur Youtube.
Thank's to Glotziok for posting this amazing video on Youtube.


Voir ma critique de ces films sur Ciné Rock07 

Mikis Theodorakis, Georges Moustaki - Imaste dio (1970, part 1)



Je remercie Henri J. de m'avoir fait connaître cette vidéo qui rend compte de la séance de travail pour l'adaptation de Imaste Dyo entre Mikis Theodorakis, à sa libération des camps grecs en 1970 et Georges Moustaki. La naissance de cette chanson et cette ambiance d'amitié sont très émouvants pour quelqu'un comme moi qui a eu la chance de parler en tête à tête avec Mikis Theodorakis lors de sa venue à Annecy.

jeudi 19 août 2010

L'ODYSSEE DES MARTIN(S) CONTINUE



Eh oui, nous sommes toujours les parents adoptifs de deux bébés martinets. Oh, pas pour longtemps, deux ou trois jours car nous ne pouvons pas leur faire manquer la migration. Ils doivent encore prendre quelques grammes pour affronter la "liberté" et tous les périls qui les attendent. Imaginez que ces petites bêtes de moins de 40 grammes doivent apprendre à se nourrir seuls, puis suivre leurs congénères et traverser toute la Méditerranée et la moitié de l'Afrique sans se poser. Ils passeront tout l'hiver au-delà de l'Equateur et, si le sort leur est favorable, ils reviendront d'où ils sont partis au mois d'avril prochain. Cette année, à cause des conditions climatiques défavorables (froid prolongé en juin) la nidification a été décalée de 15 jours. Les femelles doivent attendre 3 à 4 ans pour pondre 3 oeufs qu'elles couvent 21 jours. les bébés mettent ensuite 42 jours à être autonomes (s'ils ne tombent pas du nid avant). Le froid ayant cette année été suivi d'une forte canicule, beaucoup d'oisillons, littéralement cuits par la chaleur sous les tuiles où sont installés les nids, s'approchent du bord pour avoir moins chaud et tombent. Une fois qu'ils sont au sol, ils sont perdus car les parents ne peuvent se poser pour les nourrir. En effet, cette espèce, exclusivement prévue pour le vol en plein ciel (un martinet peut voler jusqu'à 4000 mètres d'altitude et atteindre les 150 km/h !), est totalement incapable de décoller depuis le sol à cause de ses pattes extrêmement courtes et de ses ailes démesurées pour le corps de l'animal. Les parents sachant que, s'ils se posent, ils sont perdus, doivent se résoudre à abandonner leurs petits. C'est terrible, mais c'est ainsi. Cette année, donc, suite aux mauvaises conditions météo en Europe, les oiseaux migrateurs paieront un lourd tribut au réchauffement climatique (dont nous, les humains, entre autres choses, sommes en grande partie responsables) : entre 40 % et 60 % de pertes. Les martinets ne seront touchés qu'à hauteur de 50 % mais d'autres espèces seront encore plus gravement touchées. Ces statistiques ne tiennent pas compte des conditions du retour et de tous les pièges qui les attendent.
Une fois encore, on peut se féliciter, nous les humains, d'être les plus terribles nuisibles qui soient pour la faune sauvage.

Si vous voulez en savoir plus sur cette espèce menacée, je vous renvoie à l'article martinet noir sur Wikipedia. S'il vous arrive d'en trouver - ce que je ne vous souhaite pas car c'est un sacerdoce que de sauver un martinet - vous pouvez consulter les sites de La Hulotte et le site suisse de Birdlife et, à l'occasion, m'interroger.           

Είμαστε δυο



"Είμαστε δυο" (Eimaste Dyo) - "Nous sommes deux" interprétée par Theodorakis en 1999.

MIKIS THEODORAKIS : "EIMASTE DYO"

Mikis Theodorakis

L'un de mes correspondants, Henri J., m'a récemment interrogé à propos du texte d'une chanson de Mikis Theodorakis dont je parle dans ce blog "Imaste dyo" (ou plutôt Eimaste Dyo"). Voici sa question :

"Comme vous avez mis l'année passée sur votre blog [11/01/09 *] les paroles de la chanson de Theodorakis "Imaste dyo" (chantée par Moustaki en français sous le titre "Nous sommes deux"), j'aimerais savoir si vous pouviez m'éclairer sur un point. Connaissez-vous la signification du nombre "mille vingt et trois" dans cette chanson? Je n'arrive pas à trouver l'explication.
Merci d'avance."
 
Ne parlant pas grec, et malgré beaucoup de recherches, je n'ai pas pu lui apporter de réponse. Cela m'a cependant amené à approfondir les origines de la chanson et de me rendre compte que j'avais écrit une bêtise, à savoir qu'Andreas Lentakis, en l'honneur de qui Mikis Theodorakis avait écrit ce texte, avait bien été arrêté, torturé et avait été déporté lors de la dictature des colonels, mais qu'il n'était pas "mort sous la torture" comme je l'avais indiqué par erreur. 
 
Andreas Lentakis
 
 
Voici ma réponse à Henri J. :
 
"J'ai eu beau chercher le sens des paroles qui vous intriguent mais je ne peux vous éclairer à leur sujet. Tout ce que je peux vous dire sur "Eimaste dyo" (Nous sommes deux...") est qu'elle a été écrite par Mikis Theodorakis en l'honneur d'Andreas Lentakis, universitaire grec né en 1935, qui fut l'un des chefs de file du mouvement étudiant entre 1950 et 1960. Son engagement politique dans divers partis de gauche lui valut d'être arrêté en 1967, dès le putsch des colonels, et d'être emprisonné durant 4 ans. Il fut torturé et exilé dans les îles grecques transformées en camps de concentration. C'est à cette époque de Mikis Theodorakis, qui subissait le même sort (il raconte ces années terribles dans un livre bouleversant que j'ai lu), lui dédia ses "Chansons pour Andreas" qui contiennet le titre "Eimaste dyo". A la chute de la junte, en 1974, Andreas Lentakis, qui survécut à la déportation,  devint membre fondateur du parti EDA et son président de 1987 à 1993. Il fut élu trois fois maire de la ville d'Hymitos dans la banlieue d'Athènes. Pendant son mandat, il créa l'Université libre d'Hymitos qui essaima hors de Grèce, une institution pour le 3ème âge et le "Theatre of the Rocks", un vaste théatre de 3000 places ainsi que d'autres initiatives sociales et culturelles. Son oeuvre littéraire est aussi importante. Il est mort en 1997 mais la Fondation Andreas Lentakis pour la culture et l'education dont le siège est à Keramikos, continue son oeuvre."

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur cette personnalité hors du commun, je renvoie au site qui lui est consacré Andreas Lentakis.

Actualité de Mikis Theodorakis (en français)

* Je vous renvoie aussi à mes posts du 13/02/08, 14/02/08 et 17/02/08.

mercredi 18 août 2010

EXPULSION DE ROMS


Ce qui se passe actuellement en France avec les expulsions de Roms est une véritable honte et un retour à des pratiques que l'on croyait à jamais révolues dans un pays démocratique.  Comme l'écrit Pierre, de Pantin, un lecteur dans le courrier du dernier Télérama reçu ce matin (n°3162/18 août 2010) :

"Quand j'entends le discours nauséabond du président de la République, je suis déçu de ma nationalité"

La méthode employée par le gouvernement est sévèrement critiquée par la Commission européenne et la Roumanie, pays souverain qui fait maintenant partie intégrante de l'Europe :

"La manière dont la France traite les Roms sur son territoire est suivie de près par la Commission européenne et la Roumanie, qui mettent en garde contre la stigmatisation de cette minorité ethnique."

"La France doit respecter les règles concernant la protection des citoyens européens", a prévenu mercredi Matthew Newman, le porte-parole de Viviane Reding, commissaire européenne à la Justice, aux Droits fondamentaux et à la Citoyenneté. "Nous regardons la situation très attentivement pour vérifier que tout cela a été respecté." 

Teodor Baconschi, chef de la diplomatie roumaine, a mis Paris en garde contre la "stigmatisation d'un groupe ethnique" et les "expulsions collectives". Deux secrétaires d'État roumains seront à Paris le 30 août pour aborder la question.

Source : Le point.fr

La France, patrie des droits de l'homme, est critiquée par le monde entier quant à sa gestion de cette affaire. Elle ne se grandit pas en s'attaquant à une minorité ethnique parmi les plus défavorisés et l'attitude et les propos de certains hommes politiques de droite est inadmissible et honteuse. Il faut que ces expulsions injustifiées s'arrêtent, que le gouvernement français soit condamné par l'opinion publique française, européenne et internationale et revienne sur des décisions iniques et contraires aux droits de l'homme.

ANTI HADOPI : LE COMBAT CONTINUE



Je n'ai pas abordé la question d'Hadopi depuis plusieurs mois. La loi est passée. Elle va être appliquée. J'ai voulu cependant savoir où nous en étions et j'ai constaté que l'opposition à cette loi inique et absurde n'avait pas faibli, bien au contraire. Les opposants vont du Parlement européen, à tous les partis politiques de gauche (PS, PC, Europe Ecologie), mais aussi beaucoup de membres de l'UMP (en particulier les Jeunes de l'UMP), des personnalités comme Jacques Attali, etc.


Des producteurs, réalisateurs et acteurs de cinéma comme Catherine Deneuve, Chantal Akerman, Victoria Abril, Chiara Mastroianni, etc. ont publié une "lettre ouverte aux spectateurs citoyens" dans Libération  s'ajoutant à la longue liste des artistes qui se sont prononcés CONTRE HADOPI ou qui ont déclaré que la SACEM et autres organismes percepteurs de droits avaient annexé leur signature sans leur accord (c'est le cas entre autres du groupe Indochine et de leur chanteur Nicola Sirkis).     

Voir à ce sujet le site très complet de la Quadrature du Net 

mardi 17 août 2010

LA MATIERE DES ANGES


Ange par Giotto

Je viens de me replonger dans un livre lu en 1989, qui m'avait beaucoup marqué. Il s'agit de "Conversations sur l'invisible" (Paris, ed. Belfond,1988), un fabuleux livre d'entretiens à bâtons rompus entre deux astrophysiciens de haut niveau, Jean Audouze et Michel Cassé et Jean-Claude Carrière, homme de lettres touche-à-tout de génie, qui a écrit une 50e de scenarri pour le cinéma, auteur et metteur en scène de théâtre, romancier, essayiste... Donc, entre deux "scientifiques" et un "littéraire".

Dans cet ouvrage passionnant, les trois auteurs, au cours d'un "trilogue" sans tabous, essaient de trouver un terrain d'entente entre les connaissances (et les questionnements) scientifiques les plus pointus et les interrogations de l'homme de lettres extraordinairement curieux qu'est Jean-Claude Carrière.

Je ne dirai pas que j'aie tout compris... Loin de là. Moi aussi, je suis un littéraire et, même si j'ai l'esprit scientifique, il me manque (et me manquera toujours des notions mathématiques et... scientifiques) que mon cerveau se refuse à absorber. Disons que je suis plus proche de J.-C. Carrière (sans en avoir le millième puissance x du talent) que d'Audouze et Cassé.

Vous savez, par mes post antérieurs, combien je m'intéresse aux anges, que ce soit à travers la poésie (Cf. Rilke), que la peinture (Cf. Peintres de la Renaissance), qu'à travers mon approche personnelle. Je voudrais ici citer un extrait (je ne peux citer in extenso les 3 pages du "trilogue" consacré à  "La matière des anges") du livre :

- JCC (Jean-Claude Carrière) : Le subtil fait rêver, et il effraie légèrement. Il a été perçu, ou pressenti, ou imaginé depuis longtemps, bien qu'il fût difficile à nommer. On évoque partout des ondes, des vibrations. Les Hindous parlent de créatures légères qui vont et viennent entre le ciel et nous. Dans un grand nombre de traditions, l'air est peuplé par l'invisible.
- JA (Jean Audouze) : Michel [Cassé], quand son esprit est en gaieté, parle des anges.
- JCC : La tradition chrétienne est une de celles qui ont mis le plus d'opiniâtreté à traquer l'invisible de l'air. Des discussions très minutieuses ont interrogé la "matière des anges" (beaucoup plus que leur sexe qui ne fut jamais l'objet que de disputes marginales). 
- JA : Les anges avaient, finalement, une matière ?
- JCC : Oui, c'est la seule manière de rendre compte de l'action directe qu'ils exercent sur les humains, dans les Ecritures. Saint Augustin a admis cette matière, ainsi que saint Thomas. Mais quelle matière ? Quels mots employer ? A quelles ressources de l'esprit faire appel ? On a parlé de leur "corps glorieux" et les Franciscains ont même utilisé l'expression "une matière spirituelle"; ce qui n'est pas loin des mots que vous multipliez pour qualifier les neutrinos.
- MC (Michel Cassé) : Selon le dogme, est-ce que les anges ont une existence ?
- JCC : Indiscutable, puisque cette existence est affirmée par les écritures (...) Les anges existent, puisqu'ils agissent dans les textes. La plupart du temps, on ne les voit pas. Ils sont comme l'homme invisible et n'existent que par leurs traces. Mais de temps en temps, ils apparaissent, ils se manifestent.
- MC : Le neutrino n'en est pas là. 
- JCC : Tu ne peux pas me montrer un neutrino ?
- MC :   Non, mais les physiciens peuvent te montrer ses effets et te garantir qu'il existe.

Voilà matière à réfléchir, n'est ce pas ?  Nous reviendrons sur le sujet.

    

ARCHITECTURE : OUVERTURE DU MAXXI DE ROME


Un nouveau musée d'art moderne vient d'ouvrir à Rome, le MAXXI. Il a été construit à l'emplacement d'anciennes casernes par l'architecte anglo-irakienne Zaha Hadid. Celle-ci a mis huit ans pour mener à bien ce projet. Le musée est très controversé : ses détracteurs trouvent que son architecture ne s'intègre pas au quartier du Flaminio. Il est vrai qu'avec ses 27000 m² de béton immaculé aux formes géométriques tranchées, le bâtiment ne passe pas inaperçu. Intérieurement, cela a l'air assez réussi : les formes élipsoïdales, la lumière provenant du plafond, rappellent le Guggenheim  conçu par Frank Lloyd Wright  à New-York.


Je réserve mon jugement jusqu'à ce que j'aie eu la chance de retourner à  Rome (où il y a bien sûr tellement de merveilles que, même si cela se produit, je ne sais pas si je privilégierai le Maxxi par rapport à des lieux incontournables que je n'ai pas encore visités) mais je trouve que le reportage de Guillaume Crouzet sur L'Express Styles, mérite d'être signalé.

dimanche 15 août 2010

PERCY JACKSON PAR RICK RIORDAN


Après avoir vu le film "Percy Packson, le voleur de foudre" qui raconte l'histoire d'un jeune garçon dyslexique et hyperactif qui est, sans le savoir, un demi-dieu, le fils de Poséidon, qui se trouve au centre d'un conflit entre son père et Zeus, j'ai voulu lire en anglais la série originale et je me régale. Je voudrais vous citer ici un extrait du 3ème volume "Percy Jackson and the Titan curse" qui me plaît beaucoup . Il s'agit d'un échange entre Apollo (Apollon) et Percy :

- Apollo : "Seek out Nereus, the old man of the sea. He has a long memory and a sharp eye. He has the gift of knowledge sometimes kept obscure from my Oracle."

- Percy : "But it's your Oracle! Can't you tell us what the prophecy means?"
- Apollo sighed : "You might as well ask an artist to explain his art, or ask a poet to explain his poem. It defeats the purpose. The meaning is only clear through the search."
-Percy  : "In other words, you don't know."

Voici la traduction que je vous propose :

- Apollo : "Pars à la recherche de Nereus, le vieil homme de la mer. Ses souvenirs sont très anciens et son oeil est perçant. Il a le don de comprendre ce qui parfois reste obscur pour mon Oracle."
- Percy : "Mais c'est ton Oracle! Ne peux-tu pas nous dire ce que la prophétie signifie?"
- Apollo soupira : "C'est comme demander à un artiste d'expliquer son oeuvre, ou demander à un poète d'expliquer son poème. Cela défie l'intelligence. Le sens de la prophétie ne devient clair qu'à travers la quête."
- Percy  : "En d'autres termes, tu ne sais pas."  

mardi 10 août 2010

LA SAGA DES MARTIN(S), LES BEBES MARTINETS




Martin n°1 les 1ers jours (début juillet)

C’est notre amie Nadette qui a trouvé le premier bébé martinet le vendredi 3 juillet au soir. Nous partions pour assister au vernissage de l’exposition d’une amie à Montpezat.

Elle l’avait trouvé sur le balcon de son appartement dans le centre historique d’Aubenas.

Je n’ai pas su identifier l’animal à première vue et, comme je ne savais pas ce que pouvait bien manger ce genre d’oiseau (il pouvait être aussi bien végétarien qu’insectivore), je lui ai donné des graines que nous donnons aux perruches callopsittes, et de la pâtée pour chats en lui disant d’essayer les deux et surtout de bien l’hydrater.

Le lendemain matin, elle nous le rapportait : il avait survécu une nuit, ce qui était déjà en soi un vrai miracle. Je me suis aussitôt mis à surfer sur Internet pour essayer de déterminer l’espèce de l’oiseau et savoir comment s’en occuper. J’ai réussi assez vite à en identifier l’espèce sur le site d’une association ornithologique suisse : c’était un martinet noir (apus apus) et à en apprendre pas mal sur son compte.

A la différence des hirondelles qui construisent leurs nids sous le rebord des toitures, les martinets pondent leurs œufs (2 à 3 pas plus !) sous les tuiles des toits et, avec la chaleur (nous étions en pleine canicule), les petits essaient de trouver la fraîcheur, s’approchent trop près du bord et tombent. Dans le cas de Martin (nous l’avons prénommé ainsi une fois que nous l’avons identifié comme un « martinet »), c’est ce qui avait dû lui arriver. La plupart se tuent en tombant car, je ne sais pas si vous le savez, mais les os des oiseaux (de tous les oiseaux, et a fortiori encore plus ceux des oisillons) sont très fragiles car ils sont creux (l’aéronautique s’est d’ailleurs inspirée de cette particularité pour alléger au maximum la structure portante des avions). Celui-là était un double miraculé puisque,1° il ne s’était pas tué ni blessé en tombant et 2° il avait échappé aux griffes d’un prédateur, aux pieds d’un passant ou à la roue d’une voiture et avait été recueilli par les mains compatissantes d’une bonne samaritaine qui l’avait directement apporté chez l’oiseleur en chef … Enfin « en chef », c’est beaucoup dire car, selon le site suisse, ce type d’oisillon est l’un des plus difficiles à sauver.

En effet, il cumule les handicaps : alors que la plupart des oiseaux sont nourris, même tombés au sol, par leurs parents, ceux-là ne le sont pas car les martinets adultes ne se posent jamais au sol car ils ne pourraient plus redécoller (leurs ailes sont trop longues par rapport à leur corps et surtout à leurs pattes). Ils sont faits pour voler à une vitesse de 140 km/h et jusqu’à 4000 mètres d'altitude !!! - et ne se posent pratiquement jamais sauf pour pndre et pour couver ; au mieux, ils s’accrochent à un rebord de toit ou de falaise.

Deuxième handicap : les bébés n’ouvrent pas spontanément le bec et ne réclament pas la nourriture comme le font la majorité des oiseaux. On doit donc les nourrir de force. J’ai sauvé, une année, une nichée de mésanges bleues dont le nid s’était décroché et nous les avons sauvées, à part une. Elles ouvraient un bec démesuré pour leur petit corps et elles étaient faciles à nourrir. De plus, placées en hauteur, hors de portée des prédateurs, la mère a pris le relais et a continué à venir les nourrir jusqu’à ce qu’elles s’envolent. Ce fut pareil pour des bébés-hirondelles dont le nid s’était décroché du toit..

Revenons-en à notre Martin et sur nos tentatives pour lui ouvrir le bec (avec mille précautions, vu sa fragilité) et essayer de lui enfourner ce que nous avions sous la main, de la pâtée pour chats. Et, nous basant sur le graphique de poids trouvé sur Internet (confère site de La Hulotte), nous le pesions tous les jours : de 21 gr (le poids d’une simple lettre !!!), il est passé progressivement à 22, puis 23 grammes… Le miracle continuait.
Arrivée de Martin n°2 (surnommé "Patapouf")

Mais l’histoire n’est pas terminée : deux jours après nous avoir apporté Martin n°1, Nadette nous en apportait un autre, trouvé à un autre endroit. Il ne provenait donc pas du même nid. Il était légèrement plus gros, et ses plumes étaient un peu plus développées.

D’après le site suisse, les bébés martinet devaient être nourris avec des grillons vivants très légèrement passés au congélateur ou, à la rigueur, avec des vers de farine. Mais où trouver des vers de farine ? Je me suis donc rendu dans deux ou trois animaleries et, dans l’une d’elle, Ô miracle, la vendeuse me dit qu’elle en avait. Elle mit à peu près 20 minutes à m’en rassembler une petite 10e, m’expliquant comment ça « fonctionnait », à savoir qu’il fallait attendre que les vers se transforment en larves, puis en coléoptères, que ceux-ci devaient pondre puis de nouveaux vers naître, etc.. Assez peu convaincu et me demandant comment, avec cela, nous allions pouvoir maintenir en vie deux oisillons qui doivent manger 10à 12 fois par jour l’équivalent d’un gramme d’insectes, j’achetais aussi, par précaution, une boîte d’insectes séchés destinés à nourrir les oisillons insectivores…

Arrivé à la maison, nous avons essayé les vers : une horreur. Nos bébés refusaient d’avaler les vers, les larves et encore moins les insectes séchés mélangés à la pâtée pour chats. Et ils dépérissaient à vue d’œil, perdant du poids au lieu d’en gagner :

- Vendredi 8 juillet : 27 grammes
- Lundi 12 juillet : 25 grammes
- Mardi 14 juillet : 22 grammes


On voit que les ailes se sont allongées

Nous sommes passés au bifteck haché et là, ils ont commencé à reprendre du poids et nous l’espoir de pouvoir les sauver :

- Jeudi 15 juillet : 25 grammes
- samedi 17 juillet : 27 grammes…



D’après la courbe de poids, cela correspondait. Martin n°1 s’est même mis à manger (presque) tout seul, prenant la boulette de viande et l’avalant sans trop de problème (il fallait continuer à le masser délicatement sous le cou pour faire descendre la nourriture jusque dans le jabot) mais rien à faire pour Martin n°2, le « cousin », qu’il a fallu continuer à gaver. D’abord ouvrir le bec, puis mettre la boulette de viande et l’enfoncer assez loin pour qu’il ne la rejette pas, puis refermer jusqu’à ce qu’il ait avalé. Cela, toutes les heures ou les heures ½ de 7 H du matin à 10 H du soir.

1er vol d'essai

Enfin, cela fait plus d’un mois que nous les avons. Ils ont commencé à battre des ailes et à faire des petits vols. Mais ils sont aussi devenus de plus en plus difficiles à nourrir et, par conséquent, à reperdre du poids. Nous étions arrivés à 37 grammes. Ils sont retombés à 32 et 33 grammes. Pour pouvoir être relâchés, il faut qu’ils aient atteint 40 et 50 grammes, le poids idéal étant 45 ! Nous en sommes loin.

Nous nous sommes remis à chercher sur Internet. Apparemment nous ne sommes pas les seuls car les bébés martinets tombent souvent des nids à cette période. Une internaute en a ainsi sauvé plus d’une 10e sur plusieurs années.

Dans quelques jours, ils devraient être prêts à être relâchés. Il nous faudra pour cela trouver une grande pelouse, sans obstacles, sans prédateurs, sans voitures afin de pouvoir les récupérer s’ils retombent.


En attendant, si ce n’est pas une sinécure et si les séances de gavage sont éprouvantes (aussi bien pour eux que pour nous), je dois vous parler du bonheur que cela représente d’avoir vu se développer ces petits êtres, de la boule de plumes aux yeux fermés aux beaux oiseaux taillés pour le vol en plein ciel (ils peuvent atteindre l’altitude de 4000 mètres et voler pendant des milliers de km sans se poser. Nous, les humains, nous avons encore des choses à apprendre de la nature !)

Il y a aussi le problème des « couches culottes » (nous faisons une consommation éhontée de Sopalin, ce qui n’est pas, je vous le concède, très écologique) mais, outre que leur caca ne sent pas très bon - ce sont des carnivores, que diable ! – on ne peut pas les laisser se salir les ailes…

A part cela, c’est du pur bonheur. Martin n°1 surtout est extrêmement démonstratif et est très demandeur de câlins (le grattage sous le cou est son préféré mais il aime bien aussi sous les ailes) et de bisous. Martin n°2 (surnommé Patapouf car, bien qu’il ne soit pas plus lourd que son cousin, il est beaucoup plus maladroit…) est moins extraverti mais ils s’entendent bien tous les deux, passant leur temps collés l’un contre l’autre et se faisant des mamours. Bref, c’est une joie de tous les instants (à part… voir ci-dessus).

Voilà où nous en sommes à plus d’un mois après le 1er sauvetage  !

CINEMA : CRITIQUES DE FILMS SUR CINE ROCK07 (SUBWAY, PHILADELPHIA, THE QUEEN)




- "Philadelphia" de Jonathan Demme (1993)


- "The Queen" de Stephen Frears (2007)

"Subway" de Luc Besson (1985) Ce film est de Luc Besson, l'in des soutiens les plus fervents à la loi Hadopi, il n'a plus droit de cité sur ce blog.

RILKE "TESTAMENT"

Raphaël - St. Georges et le dragon

"De même que la forme d'amour de saint Georges est de tuer le dragon, acte qui dure et qui remplit les temps jusqu'à leur fin (...)"

Rainer-Maria RILKE, "Testament"